Market Monitor Agroalimentaire Royaume-Uni 2019

Market Monitor

  • United Kingdom
  • Food

17 déc. 2019

Le secteur britannique de l’alimentation et des boissons devrait enregistrer une croissance de la valeur ajoutée de 2,5% en 2019, suivie d’une expansion de 1,6% en 2020.

  • Les faillites devraient continuer d’augmenter en 2020
  • Les petits producteurs et transformateurs de produits alimentaires souffrent toujours
  • Les paiements prennent entre 45 et 60 jours en moyenne

Overview of UK food sector

UK food sector expected growth in the coming years

Le secteur britannique de l’alimentation et des boissons devrait enregistrer une croissance de la valeur ajoutée de 2,5% en 2019, suivie d’une expansion de 1,6% en 2020. Toutefois, des défis majeurs restent à relever. La volatilité du taux de change et son impact sur les coûts des produits de base et des denrées alimentaires demeurent un problème pour de nombreux producteurs et transformateurs  alimentaires britanniques qui dépendent des importations (plus de 45% des aliments consommés au Royaume-Uni sont importés). L’effet positif du récent rebond de la livre sterling a été limité jusqu’à présent, car de nombreux importateurs britanniques sont liés par des prix contractuels convenus à un taux de change inférieur.

Les coûts des intrants pour les entreprises alimentaires britanniques restent élevés, et les chances de répercuter les hausses de prix sur les détaillants sont limitées. La poursuite de la consolidation dans le segment du commerce de détail (en particulier parmi les grands détaillants) et le succès croissant des discounters sur le marché, qui exerce une pression sur les détaillants traditionnels et sur les prix, continuent de peser sur les fournisseurs tout au long de la chaîne d’approvisionnement alimentaire.

Principaux enjeux dans les segments de la viande et des fruits et légumes

Après une baisse de 2,3% en 2018, la croissance de la valeur ajoutée dans le sous-secteur de la viande devrait se contracter à nouveau en 2019 et 2020, respectivement de 1,6% et 0,4%. Les coûts plus élevés des intrants ont un impact sévère sur les entreprises de viande fortement dépendantes des importations, ce qui ajoute à la pression sur des marges déjà minces. Le segment de la viande porcine est en outre affecté par la hausse des prix des matières premières due à l’épidémie de peste porcine africaine. Le scénario d’un Brexit dur constituerait une menace importante pour le sous-secteur de la viande.

Le sous-secteur des fruits et légumes est également très dépendant des importations. Comme ce sous-secteur est dominé par les petites et moyennes entreprises, il est particulièrement sensible à la volatilité des changes, car les achats à terme sont limités. Comme dans le sous-secteur de la viande, de nombreuses PME manquent de ressources, de compétences et d’expertise pour gérer efficacement l’atténuation des risques au moyen de contrats à terme et de couvertures de change. En outre, il existe un risque important de détérioration dans ce segment (p. ex. en cas de retards dans les ports, en raison de la durée de conservation limitée).

La valeur ajoutée dans le sous-secteur laitier devrait augmenter de 2,1% en 2019 et de 1,7% en 2020. Bien que le pays ne dépende pas outre mesure des importations de lait, la pression sur les prix des petits et grands transformateurs demeure élevée en raison des coûts élevés des intrants et de la réticence des supermarchés à augmenter les prix de vente. Les contrats à prix fixe demeurent une caractéristique importante de ce secteur, et tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement luttent pour récupérer les marges lorsque les prix ou l’offre diminuent.

Le segment des boissons continue d’afficher de bonnes performances, dominé par de grands groupes multinationaux disposant d’un financement important. Toutefois, les droits de douane récemment imposés par les États-Unis sur les importations de l’UE constituent une menace majeure pour le segment écossais du whisky (le deuxième produit d’exportation de l’Écosse).

L’effet de levier sur les détaillants est limité par le fait que le segment des producteurs/ transformateurs de produits alimentaires est dominé par des acteurs de petite et moyenne taille dans un marché très fragmenté. Les marges bénéficiaires des entreprises du secteur alimentaire se sont encore détériorées en 2019, une tendance qui devrait se poursuivre en 2020. Sans oublier que, malgré l’augmentation des revenus réels, les consommateurs britanniques restent sensibles aux prix. Cette situation touche particulièrement les transformateurs/ producteurs qui approvisionnent les chaînes de restaurants décontractés. En 2019, les producteurs et transformateurs de produits alimentaires ont poursuivi leurs fusions et acquisitions afin d’accroître leur influence dans les négociations de prix avec les grands détaillants et de diversifier leur offre de produits. 

Les grands acteurs poussent la chaîne d’approvisionnement sur le prix et l’allongement des délais de paiement

Les paiements dans le secteur alimentaire britannique prennent en moyenne entre 45 et 60 jours. Certains acteurs plus importants continuent de pousser la chaîne d’approvisionnement sur les prix et l’allongement des délais de paiement, ce qui vient créer de nouveaux problèmes de trésorerie principalement pour les  petites entreprises du secteur alimentaire. En raison de l’incapacité d’absorber la hausse des coûts des intrants et de la pression accrue sur les marges, les retards de paiement et les faillites ont augmenté cette année, et nous prévoyons que ces augmentations se poursuivront en 2020. Les faillites d’entreprises agroalimentaires devraient augmenter d’environ 8%, et dans le cas d’un Brexit dur, cette augmentation serait encore plus forte.

Notre politique de couverture reste restrictive pour les segments de la viande et des fruits et légumes en raison des problèmes mentionnés ci-dessus. Nous restons neutres pour les produits laitiers et les boissons, tout en surveillant l’impact potentiel des droits de douane américains pour ce dernier segment. Bien que nous demeurions généralement ouverts au commerce de détail alimentaire, le succès croissant des discounters entraîne des changements structurels dans ce segment, d’où une importante consolidation du marché.

Comme en 2018, les niveaux de fraude à court terme et de fraude par usurpation d’identité sont demeurés obstinément élevés en 2019, principalement dans les sous-secteurs de la viande et des fruits et légumes, et aucune amélioration n’est prévue en 2020. Nous avons observé une augmentation des livraisons contestées, les clients contestant la qualité des marchandises livrées afin de renégocier un prix plus bas.

Performance forecast along UK food subsectors

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