La conjoncture mondiale vue par Andreas Tesch

22/09/2017 Interview Andreas Tesch, Chief Market Officer d'Atradius - Septembre 2017 - Thématique Conjoncture mondiale actuelle et position d'Atradius

1. Dans un contexte de crises et de bouleversements politiques conséquents à l'échelle mondiale, l'Allemagne continue à bien se positionner malgré sa forte dépendance aux exportations. Comment l'expliquez-vous ?

L’Allemagne génère environ un tiers de son produit intérieur brut par le biais de ses exportations de biens de production locale ; un taux particulièrement élevé vu la taille de l'économie. À titre de comparaison, la part des exportations de la France est d'à peine 20 %. Dès lors, les crises sur la scène internationale présentent bel et bien un risque pour la croissance de la République fédérale d'Allemagne. Il faut également tenir compte des tensions économiques et politiques avec les États-Unis, ainsi que de l'issue incertaine des négociations du Brexit et d'un possible ralentissement économique en Chine. Les entreprises allemandes doivent être conscientes de l'influence de ces facteurs sur leurs activités. Toutefois, les sociétés allemandes bénéficient d'une importante base d'exportation qui s'explique par leurs connaissances technologiques, leur capacité d'innovation et leur sens des affaires. Ce n'est pas pour rien que l'Allemagne s'est récemment classée cinquième dans l'indice de compétitivité mondiale du Forum économique mondial. Chez Atradius, nous pensons donc que l'Allemagne devrait maintenir sa position dans ce contexte économique mondial actuel de plus en plus complexe.

 

2. Au niveau de la carte des risques mondiaux, l’alter mondialisme et les tendances protectionnistes se confirment depuis un moment. Pourra-t-on, malgré tout, recréer des liens commerciaux étroits à l'échelle internationale ? Il y aura toujours d'autres partenaires commerciaux pour remplacer ceux qui choisissent de s'isoler.

D'après nous, les événements politiques actuels ne présentent pas de réel danger pour le commerce international. À travers le monde, il existe plusieurs projets ayant vocation à promouvoir le commerce extérieur, en contraste avec le retrait des États-Unis de l'Accord de partenariat transpacifique (TPP) et du Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), l'annonce de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) ou encore avec les mesures protectionnistes adoptées au lendemain de la crise financière de 2008. L'accord récent entre l'UE et le Japon (Jefta) et l'entrée en vigueur de l'Accord sur la facilitation des échanges (AFE) de l'Organisation mondiale du commerce accéléreront l'intégration commerciale. Les autres membres du TPP ont également réaffirmé leur intention de continuer à promouvoir le commerce extérieur. Les dernières élections en France et aux Pays-Bas ont par ailleurs démontré que les tendances anti-européennes et protectionnistes au sein de l'Union ne sont pas aussi fortes qu'on le craignait. Il existe donc bel et bien une volonté nette de libre-échange mondial.

 

Avec +1,3% en 2016, le commerce mondial se porte légèrement mieux que ce que l'on attendait. Cependant, ces résultats sont inférieurs à ceux de 2015 (+2%) ainsi qu'aux taux de croissance précédents d'environ 5% annuels. À l'heure actuelle, plusieurs facteurs indiquent que le commerce mondial est en voie de récupération, comme la hausse mondiale des commandes à l’export passées depuis l'été dernier. Les données des premiers mois de 2017 brossent un tableau similaire. Le pire semble être dernière nous. Pour 2017, nous nous attendons à voir le commerce international augmenter de 3,2 %. L'année suivante, le développement devrait par ailleurs rester stable : nos prévisions indiquent une croissance du commerce international à hauteur de 3,4 %. 

 

3. Quelles sont les conséquences de tout ceci pour les assureurs crédit ? Votre entreprise prospérera-t-elle grâce à toutes les nouvelles politiques mises en place ou souffrira-t-elle plutôt du nombre croissant de faillites d'entreprises ?

Cette année, le nombre de défaillances au niveau mondial devrait rester relativement stable. Pour 2018, nous ne nous attendons qu'à une augmentation de 1%. Toutefois, ces dernières années, on remarque que le nombre de défaillances importantes est en hausse. En 2014, dans le monde entier, 94 entreprises ayant un chiffre d'affaires annuel de plus de 100 millions d'euros ont fait faillite ; en 2015, il y en avait 152 (+62%). De ce fait, nos services d'assurance-crédit sont très demandés par les entreprises. Nos clients savent que leur rentabilité est améliorée lorsque les paiements effectués sont adaptés au modèle commercial de l'entreprise.

 

Au cours de l'exercice fiscal précédent, notre revenu total sur les primes et les services a atteint 1,76 million d'euros, ce qui représente une hausse de 2,5% en comparaison à l'année précédente. Notre accompagnement professionnel dans l'analyse des risques liés aux paiements et notre connaissance du marché, due à un accès aux informations de notation de crédit de plus de 240 millions d'entreprises à travers le monde, a bien souvent permis à nos clients de ne pas se retrouver en situation de défaut de paiement. En conséquence, en 2016, notre taux de recouvrement brut a diminué de 2,9% pour atteindre 701,1 millions d'euros.

 

 

4. Quel risque politique ou scénario de crise (en Ukraine, en Turquie, en Grèce ou au Venezuela, par exemple) Atradius n'assurerait pas actuellement ? Ou peut-être, tout cela dépend-il du montant des primes ? 

Les situations sont très différentes dans ces quatre pays.

Dans la crise de la dette publique grecque, les subventions, les réformes, l'augmentation des taxes, le contrôle du capital et le strict programme d'austérité ont permis une reprise économique modeste. En 2017, nous attendons une augmentation du produit intérieur brut du pays. Comme auparavant, la situation reste délicate et le niveau d'insolvabilité reste élevé. Les secteurs du tourisme, du conditionnement, de l'alimentaire et du transport ont dernièrement connu une reprise économique. L'export de produits issus de l'agriculture tels que l'huile d'olive, les fruits et les légumes, ainsi que le pétrole, les produits pharmaceutiques et les produits en aluminium devraient également connaître une augmentation prochainement. En revanche, les secteurs tels que la construction, les matériaux de construction, le textile ou le secteur financier sont toujours dans une situation critique.

 

À l'est, la situation en Ukraine reste compliquée. Le danger que le conflit s'envenime davantage est bien réel, comme l'ont encore prouvé les confrontations armées et le blocus économique dans la région de Donbass. Néanmoins, dans l'ensemble, l'économie ukrainienne s'est plutôt bien développée en 2016. Cela devrait continuer en 2017, car l'inflation a fortement diminué et la situation financière de l’État est désormais plus stable.

 

La situation actuelle au Venezuela est extrêmement critique. Presque chaque jour, des émeutes violentes éclatent dans la capitale, Caracas. Le taux de criminalité est également très élevé. À plusieurs reprises, des entreprises étrangères ont été expropriées par le gouvernement. Cela a entre autres été le cas pour un site de production d'un groupe automobile américain, ce qui leur a coûté 100 millions de dollars. De plus, de nombreuses compagnies aériennes internationales évitent actuellement ce pays. En raison du fort taux d'inflation, les fournisseurs étrangers n'acceptent souvent que des dollars américains de la part des entreprises vénézuéliennes et il est très difficile pour ces dernières d'en obtenir à un taux de change favorable. En conséquence, de nombreuses entreprises se tournent vers le marché noir. En outre, le pétrole est l'un des seuls biens exportés par le Venezuela. Depuis la chute des prix en 2014, aucune solution n'a été trouvée pour compenser le manque de revenus.

 

 

En Turquie, nous nous intéressons principalement aux risques pour la sécurité dans la région sud-est du pays, à la frontière avec la Syrie. Nous gardons également à l’œil les changements politiques, comme la transition vers un nouveau système présidentiel. La forte fluctuation des taux de change présente toujours un risque important pour l'économie. Le poids de la dette des entreprises privées est lourd dans ce pays et une grande partie de celle-ci s'exprime en devises étrangères. En parallèle, la livre fluctue fortement et elle réagit aux influences externes.

 

Étant donné que la situation est volatile dans ces pays, nous examinons chaque demande de limite de crédit séparément et nous décidons d'une éventuelle solution de recouvrement exclusivement sur la base de données financières élémentaires et de nos informations client. Tout cela a lieu en étroite collaboration avec nos clients. La couverture de créance pour des entreprises en Grèce, en Turquie et en Ukraine est envisageable, mais en ce moment, nous sommes très restrictifs vis-à-vis du Venezuela.

 

5. Le Qatar s'est isolé du jour au lendemain, ce qu'aucun expert n'avait pu prévoir. Faudra-t-il que vous réévaluiez entièrement les risques dans la région du Golfe ? Quel est le degré de complexité d'une réévaluation de la couverture de risques et de violences politiques ? Quels instruments utilisez-vous pour cela ?

Cette décision était en effet une surprise pour nous. Depuis lors, nous suivons d'encore plus près la situation dans cette région. D'après nous, au vu des événements passés, il n'est pas nécessaire de complètement réévaluer les risques de la région du Golfe. Selon vous, une escalade militaire est peu probable. Actuellement, les restrictions concernent principalement les trafics aérien, maritime et routier entre le Qatar et les États impliqués dans le boycott ainsi que les activités de plusieurs diffuseurs qataris. L’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn n'ont passé aucune loi qui interdise formellement le commerce avec le Qatar. Le commerce est toujours possible avec le pays aux 2,3 millions d'habitants. Dans le pire des scénarios, on demanderait au Qatar de quitter le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Toutefois, cela pourrait n'avoir qu'un impact minime sur l'économie du pays, car la prospérité des pays du CCG dépend principalement du commerce du pétrole et non du commerce entre ceux-ci.

 

Nous incluons un grand nombre de facteurs dans l'analyse de risques liés aux paiements par des acheteurs individuels. En plus de l'analyse des données financières essentielles et d'autres informations, telles que l'historique de paiement, nos experts en risque tiennent également compte des changements politiques et restent en collaboration étroite avec les entrepreneurs et les autorités. Pour cela, nous dépendons de l'analyse de nos experts sur place - Atradius est présent dans 160 bureaux à travers le monde - et de notre large réseau de partenaires extérieurs.

 

6. Quel sera l'impact du conflit entre le Qatar et ses pays arabes voisins sur les échanges internationaux de biens et les défauts de paiement qui y sont liés ?

Actuellement, il n’existe pas encore de liste spécifique de sanctions. Dans l'état actuel des choses, il est difficile d'analyser avec plus de précision l'ampleur du conflit. Jusqu'ici, les mesures en vigueur ne concernent que le commerce du Qatar avec les pays impliqués dans le boycott, comme l'Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn, l'Égypte, la Libye, le Yémen, l'île Maurice et les Maldives. Les trafics aérien, maritime et routier sont actuellement limités. En conséquence, la livraison de biens et de services entre deux entreprises de cette région peut être perturbée, un produit sera donc plus cher, la livraison sera retardée ou l'export sera simplement impossible. Les entreprises de cette région qui négocient actuellement de nouveaux contrats devraient examiner ceux-ci avec attention au sujet des obligations relatives aux délais de livraison, des accords de paiement ou des cas de force majeure.

 

Le Qatar dépend en grande partie de l'importation de marchandises, qui fait face à de nombreux obstacles. Les prix pourraient augmenter, dont ceux de la nourriture. Si les sanctions se prolongent sur le long terme, le pays devra trouver de nouvelles manières de s’approvisionner. Le Qatar a déjà trouvé une première solution, notamment en faisant d'Oman son port de transit plutôt que les Émirats arabes unis. Dans l'ensemble, la dépendance économique du pays envers les états qui le boycottent est assez faible. Seulement 10 % des exportations du Qatar sont à destination du Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis n'envoient que 1 % de leurs exports au Qatar. À moyen terme, le pays maintiendra sa position financière forte. La majorité des exportations du Qatar se font à destination des pays industrialisés et de l'Asie. L'export de pétrole et de gaz - la source de revenus principale de l’État - n'est pas fortement affecté par les restrictions. De plus, le pays dispose d'importantes réserves financières. L'accès aux marchés de capitaux est toujours considéré comme robuste, même si le pays a récemment été rétrogradé quelque peu.

 

 

7. Avec une guerre imminente dans la région du Golfe, la Coupe du monde au Qatar est peut-être menacée. Que ferait-on des milliards investis et quels frais pourraient être transmis à l'assureur si la Coupe du monde venait à être annulée ?

Dans la situation actuelle, un tel scénario semble très improbable. Il relève davantage de la spéculation pure. Les restrictions actuelles pourraient engendrer des retards dans les projets de construction en raison de l'arrivée tardive de certains matériaux, ce qui mettrait à mal la préparation de la Coupe du monde. À moyen terme, le Qatar devrait être à même de s'acquitter des coûts d'importation élevés et de ses obligations financières grâce à ses solides réserves financières, dont un fonds d'obligations gouvernementales d'une valeur de 335 milliards de dollars US.

 

8. D'un autre côté, une annulation de la Coupe du monde en Russie semble être inimaginable. Pourtant, le pays connaît des difficultés suite à la chute des prix du pétrole. Des sanctions, une baisse du pouvoir d'achat et une diminution des commandes se traduisent par un nombre croissant d'insolvabilités. Combien de temps la Russie pourra-t-elle encore supporter les sanctions ? Le pire est-il passé ou faut-il s'attendre à un défaut de paiement imminent ? Les petites et moyennes entreprises allemandes pourront-elles encore bénéficier d'une assurance-crédit pour leurs livraisons en Russie ?

 

L'économie russe s'est stabilisée dernièrement, mais l'économie vit toujours des heures difficiles. La prospérité du pays dépend toujours du développement de la croissance des prix des matières premières.  Malgré la légère augmentation de ces derniers temps, l’État russe considère toujours les cours du marché pour le pétrole, les minerais et le gaz relativement bas. Comme par le passé, d'importantes sources de revenus qui permettraient de subsidier les entreprises manquent à l'appel, sachant qu'en Russie, environ deux tiers des entreprises sont contrôlés par l’État. Ceci a entraîné des pertes d'emploi et une baisse du pouvoir d'achat. Les sanctions de la Russie et celles imposées par l'UE et les États-Unis entravent toute évolution positive. En définitive, leurs effets pourraient ne pas être aussi importants que ceux des bas prix des matières premières car dans certains secteurs, comme l'alimentaire ou l'agriculture, les interdictions d'import et d'export peuvent être contournées.

 

Une chute complète de l'économie russe n'est pas à prévoir. En effet, certains secteurs se portent bien. Nous attendons un retour de la croissance économique pour 2017. En revanche, nous avons déterminé de hauts risques de défauts de paiement, notamment dans les secteurs de la technologie de l'information et de la communication, des objets ménagers ou des produits pharmaceutiques. Le maintien de cette évolution positive dépendra principalement de l'évolution des prix des matières premières. Pour ce qui concerne les prix du pétrole, du moins, Atradius prévoit une évolution en faveur de la Russie d'une hauteur de 50 à 60 dollars US dans les années à venir. Quiconque se trouve sur ce marché et est capable de prendre son mal en patience pourrait bien se voir récompensé lorsque la situation se stabilisera.

 

Nous continuons à couvrir nos clients qui font des affaires en Russie ou avec celle-ci, mais nous analysons les risques pour chacun d'entre eux individuellement.

 

9. En plus des risques politiques, dans un monde sans cesse plus connecté, les entreprises sont de plus en plus souvent victimes de cyberattaques qui causent des retards de paiement ou des insolvabilités. Existe-t-il une carte géographique des menaces de cyberattaques et comment pouvez-vous utiliser vos compétences et vos produits de solutions pour venir en aide aux entreprises allemandes en matière de cybersécurité ?

 

Atradius protège également ses clients en cas de créances extraordinaires faisant suite à une cyberattaque chez le client. Par exemple, si une cyberattaque engendre des retards de paiement ou même une insolvabilité, nous compensons nos assurés - comme dans tous les autres cas - à hauteur des montants de couverture promis.

 

En ce qui concerne les risques liés aux paiements résultant de cyberattaques, une carte régionale des risques n'est pas une priorité pour nous. Les conséquences pour les secteurs et les entreprises sont de nature internationale, car à l'heure actuelle, une grande partie de leurs affaires dépendent d'un service informatique qui fonctionne et qui reste disponible à long terme.

 

 

10. Il n'est pas rare que les assureurs-crédit fassent pencher la balance pour sauver ou faire chuter les opérations. Au vu des faillites d'entreprises de grande ampleur, y compris en Allemagne, vous ne pouvez maintenant plus agir dans l'ombre. Êtes-vous conscients de votre pouvoir sur le marché ou est-ce exagéré ?

En tant qu'assureur-crédit, nous voulons offrir à nos clients le meilleur support possible pour leur entreprise, non seulement en identifiant les risques et en les protégeant contre les défauts de paiement, mais également par le maintien de relations commerciales. Si la situation prend un mauvais tournant pour l'un de nos clients, nous considérons qu'il est de notre devoir d'explorer les options de réhabilitation avec les autres financiers afin qu'ils demeurent partenaires commerciaux avec nos clients. En règle générale, plusieurs parties sont impliquées dans un tel procédé. Nous proposons des solutions sur mesure pour tous les concernés.

 

Dans une économie qui se veut de plus en plus internationale et connectée, les risques de défaut de paiement augmentent également. De ce fait, l'assurance-crédit est un outil important qui permet aux entreprises de rester rentables et de continuer à obtenir de bons résultats. Nos solutions ne s'avèrent pas utiles que dans des cas de réclamations spécifiques, elles constituent également un outil efficace pour la prévention des risques et la planification stratégique des activités. Grâce à notre présence mondiale, nous connaissons parfaitement les caractéristiques des marchés individuels. Forts de nos connaissances en matière de risques de défaut, nous aidons des entreprises en pleine croissance à choisir des destinations attractives pour l'export. Les entreprises individuelles devraient consentir à des dépenses importantes en matière d'équipements et de personnel pour obtenir un aperçu des probabilités de défaut de paiement. Dans ce cadre, la plus-value d'une police d'assurance-crédit Atradius offre bien plus qu'une protection de couverture.

Contenu associé

Les marchés les plus prometteurs de 2017

Rapport

Les économistes d'Atradius ont identifié les marchés les plus prometteurs de 2017. Ces marchés émergents ont connu un fort développement depuis 3 ans, et devraient continuer de progresser en 2016.

Prévisions des défaillances Février 2017

Rapport

Atradius prévoit une baisse de seulement 2% en 2017 des défaillances d'entreprises sur les marchés développés, performance la plus faible depuis 2009.