Les entreprises chimiques et pharmaceutiques sont de nouveau en mesure d’améliorer leurs résultats et leurs marges, les taux d’intérêt ayant recommencé à baisser depuis fin 2016.
Rebond après une forte dégradation
De nombreuses entreprises font toujours appel à un important levier financier
Les paiements prennent jusqu’à 120 jours en moyenne dans le secteur
Selon les prévisions, la croissance dans le secteur des produits chimiques devrait augmenter d’environ 1,5% en 2017 et en 2018, en phase avec la reprise de l’économie brésilienne (le PIB devrait croître de 0,5% en 2017 et de 2% en 2018 après un recul de 3,6% en 2016). Après un important ralentissement, l’industrie agrochimique brésilienne profite actuellement d’un rebond des prix des marchandises et d’une bonne récolte. Les entreprises chimiques et pharmaceutiques sont de nouveau en mesure d’améliorer leurs résultats et leurs marges, les taux d’intérêt ayant recommencé à baisser depuis fin 2016.
Le niveau de concurrence des secteurs chimique et pharmaceutique est élevé et un processus de concentration est en cours, notamment parmi les moyennes et grandes entreprises. Des processus d’intégration verticale ont été mis en place dans le segment de l’agrochimie; des producteurs mondiaux de matières premières font leur entrée sur le marché en achetant des mélangeurs à engrais afin de sécuriser leurs canaux de distribution.
Excepté quelques acteurs plus importants, la plupart des entreprises chimiques et pharmaceutiques brésiliennes font appel à un important levier financier; c’est également le résultat des précédentes activités de développement engagées avant le début de la récession fin 2014. Les banques ont apporté une aide sélective au secteur en permettant notamment aux entreprises qui avaient encore des capacités de trésorerie, mais dont la structure financière était fragile, de se stabiliser.
Les paiements sont réalisés jusqu’à 120 jours dans le secteur des produits chimiques, et 90 jours en moyenne dans le secteur pharmaceutique. Le comportement de paiement du segment de l’agrochimie dépend essentiellement de la position commerciale dans la chaîne de valeurs et des facteurs externes tels que le cycle de récolte, l’évolution du prix des marchandises et la volatilité des taux de change. Le comportement de paiement du segment pharmaceutique est influencé par la capacité des dépenses de consommation et le comportement des dépenses du secteur public.
Ces deux dernières années, l’expérience de paiement était plutôt mauvaise et le nombre d’insolvabilités a augmenté dans le secteur de l’agrochimie, ce segment ayant souffert de la forte baisse des prix des marchandises depuis 2014 et d’une grave sécheresse en 2015-2016, couplé à de fortes fluctuations des taux de change qui ont augmenté le coût des matières premières.
Toutefois, la situation s’est améliorée depuis le début 2017 avec une diminution des impayés et une baisse du nombre d’insolvabilités, le secteur de l’agrochimie profitant de la reprise économique actuelle ainsi que d’une devise plus forte et d’une hausse du prix des marchandises.
Les entreprises du segment pharmaceutique qui travaillent pour le secteur public et les détaillants ont souffert par le passé de retards de paiement. La reprise économique actuelle, conjuguée à une diminution progressive du chômage, devrait permettre d’éviter encore une hausse du nombre d’insolvabilités, notamment dans le sous-secteur du commerce de détail des produits pharmaceutiques.
Malgré la reprise dans les secteurs des produits chimiques et des produits pharmaceutiques, notre politique de couverture reste neutre, voire même restrictive à l’heure actuelle. Le secteur pharmaceutique reste touché par un taux de chômage élevé et des coupes de budgets de la santé publique, tant au niveau fédéral que local. Le secteur de l’agrochimie reste sensible aux changements brusques d’important facteurs exogènes tels que le climat, les prix du marché et les fluctuations des taux de change. Malgré la mise en oeuvre d’un processus de désendettement, de nombreuses entreprises doivent encore faire face à un fort taux d’endettement, alors que les taux d’intérêt restent élevés (taux à deux chiffres) malgré une baisse récente. Le niveau d’aide apporté par les banques aux entreprises individuelles est l’un des éléments clés de notre analyse de couverture.
Notre politique de couverture pour le sous-secteur pétrochimique au Brésil est restrictive, les prix actuels du pétrole étant toujours largement en-dessous du seuil de rentabilité pour l’extraction du pétrole pré-salifère, qui est rentable au-dessus de 70 USD le baril seulement.
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