Le secteur des machines turc fait face à des difficultés, avec des ventes sous pression depuis 2015. Les incertitudes politiques n'encouragent pas les investissements.
- Les exportations vers la Russie ont baissé
- Les banques sont plus frileuses en matière de prêts
- Les délais de paiement longs sont fréquents
En Turquie, le secteur de la construction mécanique rencontre certaines difficultés, avec un niveau de ventes tendu depuis 2015. Les incertitudes politiques entraînent une baisse des investissements, et les taux d’intérêt élevés ont un effet négatif sur le secteur. En 2015, les importations de machines ont baissé de 10 % par rapport à l’année précédente, tandis que les exportations ont chuté de 11,7 % (les exportations vers la Russie totalisaient 45 %). Les exportateurs de machines turcs dépendants de ce marché pourraient avoir des difficultés à compenser ces pertes de parts de marché. La même logique s’applique aux exportateurs de machines vers l’Irak et l’Azerbaïdjan, en raison des problèmes politiques et économiques de ces pays.
En raison d’une faible demande extérieure dans le domaine textile, les ventes de machines liées à ce secteur devraient baisser en 2016. Cependant, des perspectives favorables concernent la demande de machines dans les secteurs du bâtiment et de l’automobile.
La baisse des prix des produits de base (métaux, par exemple) a permis de consolider les marges des constructeurs de machines, mais la concurrence sur le marché turc de la construction mécanique est rude, en raison de certaines surcapacités. On assiste donc à une véritable guerre des prix. Dans le même temps, les concurrents chinois augmentent leur productivité, rattrapent leur retard en termes de technologie et de qualité globale, tout en affichant des coûts inférieurs. Mais par rapport à de nombreux marchés développés, le secteur turc de la construction mécanique bénéficie encore de coûts de main d’œuvre peu élevés.
Les entreprises de ce secteur ont un niveau insuffisant de fonds propres, et les cycles de vente entraînent une utilisation importante des prêts bancaires. Mais les conditions politiques et économiques incertaines et le nombre de prêts non productifs ont favorisé une limitation de l’accès au financement bancaire.
Dans le secteur des machines, la durée de paiement est comprise entre 90 et 120 jours en moyenne, et le nombre de longs délais de paiement est élevé. Les faillites ont augmenté au cours des six derniers mois, mais ce chiffre devrait se stabiliser dans les six mois à venir. Toutefois, il pourrait augmenter si la situation politico-économique actuelle connaissait une nouvelle détérioration.
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