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L'utilisation des combustibles : MENA

Perspectives économiques pour la région MENA
17 Oct 2023

Perspectives économiques pour la région MENA
 

L'utilisation des combustibles fossiles :

Les pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA) ont connu une croissance régulière depuis la désastreuse année 2020, et cette tendance devrait se poursuivre, bien que plus modérément. Ces pays continuent de bénéficier du prix élevé du pétrole, mais sont affectés par les réductions de la production imposées par l’OPEP+ pour éviter la chute des prix.

Les pays importateurs d’énergie, en revanche, se trouvent dans une situation plus difficile. L’inflation élevée ne s’atténue que progressivement, et continue de peser sur la consommation privée. Les perspectives d’investissement sont plus favorables pour les pays exportateurs de combustibles que pour les pays importateurs, où les gouvernements fiscaux faibles ont une marge de manœuvre limitée pour les dépenses d’investissement. De plus, les investisseurs privés sont découragés par l'incertitude politique et les taux d’intérêt plus élevés.

Si le marché pétrolier s’équilibre comme prévu en 2024, à un prix compris entre 80 et 85 USD le baril, la reprise économique sera plus généralisée. En somme, la croissance économique de la région MENA ralentira à 1,8 % cette année et se normalisera à 3 % en 2024.


Perspectives commerciales :

Les perspectives commerciales de la région MENA sont parmi les meilleures au monde, mais elles offrent principalement des opportunités aux partenaires asiatiques. Les pays occidentaux sont de plus en plus déconnectés de la région, à l’exception des importations de GNL, pour lesquelles la région MENA devient le fournisseur alternatif de l’Europe, en raison du gaz russe boudé à cause de la guerre en Ukraine.

Pour les États du Golfe, cela fait partie d’une stratégie nationale visant à renforcer les liens commerciaux avec les pays émergents d’Asie et d’Afrique. Ces économies à croissance rapide auront une demande ininterrompue pour leurs combustibles fossiles dans les années à venir, tout en étant des partenaires appropriés dans le cadre de l’écologisation et de la diversification des économies du CCG.

Les pays importateurs d'énergie bénéficient également d’un environnement commercial en amélioration, en partie grâce à la réduction des tensions géopolitiques, mais dans une moindre mesure, car ils continuent de dépendre de l’Europe, dont la croissance reste lente.


Impact de la stabilisation des prix du pétrole :

Avec la stabilisation attendue du prix du pétrole, les déséquilibres macroéconomiques devraient s'améliorer. Cela permet à la plupart des pays exportateurs d’hydrocarbures d’équilibrer leur budget, voire de maintenir des excédents. En revanche, pour les pays importateurs d'énergie, un prix du pétrole stable autour de 80-85 USD le baril signifie une reprise de la tendance à la baisse des importations de combustibles fossiles, à mesure que l'impact de l’expansion des capacités nationales en matière d’énergies renouvelables se fait sentir.

Cependant, les fluctuations des prix du pétrole continuent de représenter un risque pour les prévisions économiques et le risque-pays, particulièrement élevé en Égypte, en Tunisie et au Liban. Ces pays sont confrontés à des taux de croissance économique faibles, une inflation élevée et des niveaux de dette publique importants, et ne disposent pas de liquidités suffisantes pour absorber de nouveaux chocs extérieurs.


Idées clés de l’étude :

  • Croissance économique : Prévision de normalisation à environ 3 % en 2024, basée sur un prix du pétrole entre 80 et 85 USD.
  • Inflation : L’inflation reste élevée dans les pays importateurs d’énergie, impactant la consommation privée.
  • Perspectives d'investissement : Favorables pour les pays producteurs de pétrole, notamment l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
  • Réorientation géopolitique et commerciale : Les échanges se déplacent vers les pays asiatiques et africains.
  • Risques de paiement : Les pays comme l’Égypte, la Tunisie et le Liban sont particulièrement vulnérables aux risques économiques.

Contact :
Niels de Hoog, Senior Economist
niels.dehoog@atradius.com
+31 20 553 2407

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