Tendances de l'industrie de la construction France 2023

 

 

 

Les perspectives 2023 pour l'activité de construction sont mitigées, en raison d'une faible croissance économique de 0,1%, d'une inflation élevée et de taux d'intérêt plus élevés. L'augmentation des dépenses pour les matériaux de construction et les salaires, ainsi que le durcissement des normes environnementales, pèsent sur les coûts de construction. De plus, les problèmes de chaîne d'approvisionnement pour certains matériaux entraînent encore des retards de construction.

 

 

Dans le segment de la construction résidentielle, les pressions inflationnistes et le resserrement des conditions de crédit pèsent lourdement sur l'activité. Le marché non résidentiel souffre de la baisse des investissements dans les bureaux et les espaces commerciaux, et n'a pas encore retrouvé les niveaux d'avant crise. Les carnets de commandes du génie civil pour les projets publics sont peu garnis et les autorités tardent à adapter leurs budgets à la hausse de l'inflation.

Compte tenu des conditions de marché difficiles, il n'est pas surprenant que les marges d'exploitation aient commencé à se détériorer, et cela se poursuivra en 2023. Les coûts élevés des intrants pour les matériaux et l'énergie affectent fortement les constructeurs détenant des contrats sans clause d'indexation. Celles-ci sont fréquentes chez les constructeurs de bâtiments publics, mais peu fréquentes sur le marché de la construction résidentielle, et la plupart des promoteurs immobiliers ne peuvent pas répercuter les hausses des coûts sur les clients. Les entreprises de construction sont actuellement plus fortement endettées que par le passé. Beaucoup ont commencé à puiser dans leurs lignes de crédit à court terme pour faire face à l'augmentation des besoins en fonds de roulement (BFR), mais les banques sont généralement réticentes à soutenir leurs besoins de financement.

Les paiements dans le secteur de la construction prennent 64 jours en moyenne, contre 44 jours pour toutes les autres industries. En particulier, les organismes publics et les grandes entreprises de construction ont tendance à allonger les délais de paiement. Grâce aux mesures de soutien gouvernementales, les défaillances dans le secteur de la construction sont restées faibles en 2020 et en 2021.

Toutefois, les retards de paiement et les défaillances ont commencé à augmenter au second semestre 2022, retrouvant les niveaux d'avant crise. Les principales raisons sont la forte augmentation du coût des intrants et les problèmes de trésorerie dus aux difficultés de financement du BFR.

Nous nous attendons à ce que cette détérioration s'accélère en 2023, les défaillances d'entreprises de construction augmentant de plus de 40% en glissement annuel, touchant principalement les petites entreprises. Par conséquent, nous évaluons la situation du risque de crédit comme " Mauvaise " dans tous les principaux sous-secteurs. Seul le segment des travaux de rénovation axés sur la rénovation énergétique reste résilient, car il bénéficie de subventions gouvernementales.