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Perspectives du secteur de la construction – Juillet 2025

Les droits de douane et l’incertitude économique qui en découle pèsent sur l’investissement dans la construction commerciale.
9 Jul 2025

Performances mondiales du secteur de la construction : un ralentissement attendu en 2025

Perspectives globales

Après une hausse de 2,7 % en 2024, la croissance de la production mondiale dans le secteur de la construction devrait ralentir à 1,4 % cette année, puis s’établir à 2,1 % en 2026.
Les droits de douane américains et les mesures de rétorsion associées ont accru l’incertitude économique, entraînant une diminution des investissements dans la construction non résidentielle. Les entreprises reportent leurs décisions d’investissement dans l’attente d’une évolution plus claire de l’environnement commercial international. L’activité dans le segment non résidentiel ne devrait ainsi croître que de 1 % par an en 2025 et 2026.

Du côté de la construction résidentielle mondiale, on prévoit une croissance de 1,4 % en 2025, mais la performance restera faible dans certaines grandes économies, les taux d’intérêt encore élevés limitant l’accessibilité immobilière et la demande.
Le secteur du génie civil, après une forte croissance en 2023 et 2024, devrait progresser de 1,9 % en 2025 et de 2,4 % en 2026, soutenu par les investissements publics dans la sécurité énergétique et la transition verte.

Les coûts des matériaux de construction ont reculé par rapport aux sommets de 2022 et 2023, mais demeurent élevés dans de nombreux pays, continuant à peser sur les marges et à freiner les nouveaux projets. Le secteur fait aussi face à une pénurie structurelle de main-d’œuvre qualifiée et à des coûts salariaux élevés dans les économies avancées.

 

États-Unis : incertitude et reports d’investissements

La croissance du secteur américain de la construction devrait ralentir à 0,7 % en 2025 et à 0,4 % en 2026. L’incertitude autour des politiques commerciales et le repli de la confiance des ménages freinent l’investissement et l’activité sectorielle.

  • La construction non résidentielle devrait reculer de 1,4 % en 2025 puis de 4,1 % en 2026, les entreprises différant leurs projets en attendant plus de visibilité.
  • Le segment résidentiel progresserait de 0,9 % en 2025 et 1,1 % en 2026, les taux hypothécaires restant élevés et l’incertitude fiscale freinant la demande.
  • Le génie civil affiche une bonne dynamique avec +3,4 % attendus en 2025 et +5,5 % en 2026, soutenu par les programmes d’infrastructures, même si le déficit public pourrait freiner l’investissement fédéral à moyen terme.
  • L’indice des prix des matériaux reste élevé, le marché de l’emploi est tendu et la politique migratoire restrictive pourrait accentuer la pénurie de main-d’œuvre.

Malgré ces pressions, le secteur américain reste résilient : aucune dégradation du risque crédit n’est attendue à court terme.

Chine : croissance atone malgré le soutien des politiques publiques

La production du secteur de la construction devrait ralentir à 1,7 % en 2025 avant une reprise à 2,3 % en 2026.
Le gouvernement a assoupli les taux hypothécaires et les restrictions à l’achat immobilier, tout en soutenant certains projets ciblés (logements sociaux). Quelques résultats positifs émergent, mais les promoteurs restent soumis à une réglementation stricte et à des tensions financières.

  • La construction non résidentielle attend une croissance de 2,2 % en 2025, freinée par la faiblesse de l’investissement privé due à l’incertitude commerciale.
  • Le risque de retards de paiement et de des défaillances dans le secteur reste supérieur à la moyenne, en particulier pour les acteurs privés.

Inde : la dynamique portée par l’investissement dans les infrastructures

La croissance de la production du secteur devrait atteindre 2,8 % en 2025 et 3,5 % en 2026, tirée par les projets d'infrastructures (routes, chemins de fer) et la construction industrielle.

  • Les segments résidentiel et non résidentiel devraient croître de plus de 6 % en moyenne annuelle jusqu’en 2032.
  • Malgré cette vitalité, le secteur reste confronté à de nombreux défis : retards, défauts de paiement et des défaillances; les problématiques administratives et financières continuent d’alimenter les retards de paiement.


Asie du Sud-Est : les projets publics stimulent l’activité

La demande en construction demeure solide, notamment grâce à l’action des États pour amplifier les infrastructures et le développement énergétique. L’Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam affichent des taux de croissance annuelle supérieurs à 4 % sur 2025-2026.
Mais la concurrence, la volatilité des prix des matières premières et l’endettement élevé pèsent sur les marges. La croissance des retards de paiement et des défaillances, souvent liés aux retards de chantiers et à l’instabilité des prix, fragilise la liquidité, surtout en Thaïlande et au Vietnam.

Zone euro et Royaume-Uni : stagnation en 2025, rebond modéré à moyen terme

L’activité du secteur devrait stagner à 0,0 % en zone euro en 2025 avant un rebond de 1,4 % l’année suivante. Les droits de douane limitent l’investissement privé via davantage d’incertitude, une faible demande et des coûts supérieurs.

  • La construction résidentielle demeure atone, mais les baisses des taux de la BCE pourraient soutenir une relance d’ici la fin d’année.
  • L’ingénierie civile progressera de 1,6 % en 2025, même si la consolidation budgétaire dans la plupart des pays pèsera sur les nouveaux projets d’infrastructure.
  • Coûts des matériaux durablement élevés et pénurie de main-d’œuvre structurent le secteur, affectant les marges des donneurs d’ordres.
  • Le risque crédit reste élevé pour la majorité des entreprises du secteur.

Cas particuliers :

  • France : repli de 1,6 % de l’activité en 2025, principalement du fait de la chute du marché résidentiel (–2,5%), accentuant la pression sur les marges et sur les niveaux déjà importants de retards de paiement et des défaillances.
  • Allemagne : nouvelle contraction attendue en 2025 (–2,5 %), les coûts élevés ayant mené au report ou à l’annulation de nombreux projets. Le risque crédit reste préoccupant, surtout pour les PME.
  • Pays-Bas : croissance de 2,4 % en 2025 et de 1,1 % en 2026, soutenue par la demande en logement. Néanmoins, les entreprises subissent l’érosion des marges causée par l’inflation et la hausse des coûts des intrants.
  • Royaume-Uni : progression de 1,1 % attendue en 2025, puis 1,7 % en 2026. Les arbitrages budgétaires à venir pourraient impacter l’infrastructure, mais la demande résidentielle soutient l’activité et une amélioration du risque crédit est anticipée sur 12 mois, malgré des conditions toujours exigeantes.

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Summary
  • Après une progression de 2,7 % l’an passé, la croissance de la production mondiale dans le secteur de la construction devrait ralentir à 1,4 % cette année, avant de repartir à la hausse avec 2,1 % attendus en 2026.
  • L’instauration de droits de douane aux États-Unis, conjuguée aux mesures de rétorsion, a accentué l’incertitude économique pour les acteurs du secteur. Cette situation s’est traduite par une diminution des investissements dans la construction commerciale, la prudence des entreprises étant renforcée face à la volatilité du contexte commercial.
  • En ce qui concerne la construction résidentielle à l’échelle mondiale, une croissance de 1,4 % est également anticipée cette année. Cependant, les performances resteront modérées dans plusieurs grandes économies, où les perspectives demeurent contrastées.
  • Ces tendances soulignent la nécessité, pour les entreprises du secteur et leurs partenaires, d’ajuster leur gestion du risque crédit afin de préserver leur solidité dans un environnement toujours plus incertain.
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