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Nous anticipons une croissance de la production mondiale d’électronique et de TIC de 6,7 % en 2025 et de 4,0 % en 2026.
Cependant, l’incertitude persistante autour des politiques commerciales continue de peser sur l’investissement, en particulier dans les activités électroniques les plus dépendantes du capital. L’annonce de nouveaux droits de douane aux États-Unis fait que la production mondiale en 2026 sera inférieure de 0,7 % à nos prévisions antérieures.
Malgré ces incertitudes, l’investissement dans les biens technologiques restera soutenu du fait de leur importance stratégique à long terme. Les composants, cartes électroniques et semi-conducteurs représenteront une part importante de la croissance du secteur dans les prochaines années.
Les moteurs principaux de la demande restent l’accélération de la digitalisation, l’automatisation industrielle et le besoin accru de semi-conducteurs de pointe, en particulier pour l’intelligence artificielle et les véhicules électriques.
Cependant, la progression du nationalisme des « puces » risque d’aboutir à des divergences technologiques et à une moindre efficacité industrielle. Si la diversification des chaînes d’approvisionnement soutient la stabilité, elle entraînera aussi une augmentation des coûts de production et une baisse d’efficacité.
Nous prévoyons une hausse de la production électronique et TIC de 6,5 % en 2025 et de 3,3 % en 2026, principalement grâce au segment des composants et cartes électroniques (+10,5 % cette année et +6,4 % en 2026).
L’administration américaine multiplie les mesures pour renforcer la production locale de semi-conducteurs. Par ailleurs, le cloud, le traitement automatisé des données et la cybersécurité deviennent des priorités pour les entreprises.
La demande en puces pour l’IA continuera de stimuler l’investissement dans le secteur (+10 % en 2025 et +6,5 % en 2026), tandis que la capacité de production nationale suivra cette dynamique.
La production d’ordinateurs et équipements de bureau s’est accélérée depuis la deuxième moitié de 2024, tirant la croissance annuelle à +10,6 % en 2025, portée par un effet de renouvellement du parc. Après une hausse de 14,4 % en 2024, les ventes d’électronique grand public devraient reculer de 5,8 % cette année puis de 3,8 % en 2026, du fait de l’impact des droits de douane sur la consommation.
Les marges restent faibles pour l’électronique grand public et l’informatique de bureau : des coûts d’approvisionnement bas restent indispensables et limitent le retour massif de la fabrication vers les États-Unis.
Les économies d’Asie de l’Est afficheront des taux de croissance élevés pour les biens technologiques en 2025 et 2026. Le Japon investit dans l’expansion de sa capacité de production de puces, tandis que la Corée du Sud et Taïwan profitent d’une forte demande de semi-conducteurs.
TSMC (Taïwan), leader mondial de la sous-traitance de production de puces, détient pratiquement un quasi-monopole sur les puces haut de gamme, grâce à la forte poussée de l’IA.
La Corée du Sud conserve une position dominante sur les mémoires haut de gamme, mais la production d’entrée de gamme est sous pression du fait de la concurrence chinoise, ce qui pèse sur les marges.
La Chine représente plus de la moitié de la production mondiale d’électronique, d’ordinateurs et de télécommunications. La croissance attendue pour l’électronique et l’informatique s’établit à 8,8 % en 2025 et 4,4 % en 2026. Toutefois, une nouvelle escalade dans la guerre commerciale avec les États-Unis reste un risque à ne pas négliger.
La production de composants électroniques, y compris les semi-conducteurs, devrait progresser de 10 % cette année. Le secteur high-tech reste une priorité de la stratégie industrielle nationale, accélérée depuis 2022 suite aux sanctions américaines. Malgré ces mesures et certains retards technologiques, la Chine progresse dans la chaîne de valeur des semi-conducteurs, même si elle dépend encore de certains équipements étrangers.
La progression reste cependant conditionnée par des défis majeurs : écarts technologiques persistants et dépendance accrue à l’importation de machines pour les puces les plus avancées, ce qui pourrait ralentir le développement.
La croissance du secteur électronique et TIC européen demeure inférieure à celle de l’Asie-Pacifique et des États-Unis. Après un recul de 1,1 % en 2024, la production de l’UE et du Royaume-Uni n’augmenterait que de 1,6 % en 2025 puis de 1,4 % en 2026. Les perspectives de la demande restent modestes, reflet d’un redémarrage industriel lent.
L’investissement limité dans l’UE et au Royaume-Uni contraint la production d’équipements de précision (premier sous-segment régional), qui n’augmenterait que de 1,1 % en 2025 puis de 0,7 % en 2026. Le rebond devrait s’affirmer à partir de 2027.
Le segment des composants électroniques et cartes progresserait de 2,5 % en 2025, mais la production demeurera sous les niveaux de 2023. À long terme, la hausse des budgets de défense devrait porter ce sous-segment.
L’UE, comme les grands marchés asiatiques et les États-Unis, a mis en place une politique de soutien à la filière des semi-conducteurs pour moins dépendre des importations asiatiques et viser 20 % de la production mondiale d’ici 2030. L’atteinte de cet objectif semble toutefois difficile en raison du niveau des subventions et des coûts de production plus élevés qu’en Asie.
En parallèle, l’Union européenne concentre ses efforts sur les puces industrielles et automobiles plutôt que sur les circuits haut de gamme pour centres de données. Ce choix, cohérent avec la structure économique locale, risque cependant de marginaliser l’Europe dans la course mondiale à l’intelligence artificielle.
