L'économie est en mesure de compenser la baisse des prix du pétrole. Une diversification de l'économie est une priorité politique.
Situation politique
Chef d'Etat/gouvernement: Roi et Premier ministre Salman bin Abdulaziz Al Saud (depuis janvier 2015)
Forme de gouvernement: Monarchie
Population: 32 millions (est.) - les immigrés représentent plus de 30% de la population totale.
Une politique extérieure plus affirmée
L’agitation politique en cours au Moyen-Orient constitue un défi pour les chefs d’État saoudiens, les principaux problèmes de sécurité étant liés à la situation actuelle en Irak et au Yémen voisins. L’Arabie saoudite se sent de plus en plus mise au défi par une influence iranienne croissante, son rival habituel pour l’hégémonie dans la région du Golfe. Dès lors, la politique extérieure saoudienne est devenue plus affirmée, essentiellement afin de contrer l’influence iranienne, p.ex. en soutenant les forces d’opposition (sunnites) en Syrie et, depuis mars 2015, par le biais d’une intervention militaire directe au Yémen en vue de contrer la progression des rebelles Houthi qui, en leur qualité de tribu chiite, sont prétendument soutenus par l’Iran.
Au niveau national, des réformes politiques et sociales revêtiront selon toute vraisemblance uniquement un caractère cosmétique, car la famille dirigeante Saud et l’ordre clérical établi conserveront fermement le contrôle.
Situation économique
L'économie est toujours en mesure de compenser la baisse des prix du pétrole
L’économie saoudienne dépend du pétrole et le gouvernement exerce un contrôle strict sur l’ensemble des activités économiques majeures. La croissance économique a été négativement affectée par la baisse des prix du pétrole et la croissance du PIB devrait se réduire à 1,7% en 2016, après une croissance de 3,4% en 2015. Le soutien de l‘activité économique provient d‘investissements conséquents et continus dans l‘infrastructure (métro Riyadh) et de nouveaux projets industriels (ex. complexe pétrochimique Sadara). Le secteur bancaire est toujours sain, mais la baisse des prix du pétrole a affecté le secteur financier via un resserrement des liquidités. La croissance du crédit a décéléré et les bilans se sont quelque peu détériorés.
Étant donné que le pétrole représente 80% des recettes publiques, il n’est pas surprenant que le recul du prix du pétrole ait eu un fort impact négatif sur les finances publiques. En 2015, le déficit budgétaire a augmenté pour pratiquement atteindre 18% du PIB, tandis que la diminution prévue d‘un déficit de 9% du PIB en 2017 est principalement due à des mesures d‘austérité. Les prix du pétrole ont été fortement majorés, les subsides pour l‘électricité, l‘eau et le carburant pour les riches Saoudiens ont été réduits, tandis que des privatisations sont prévues et que des coupes seront opérées au niveau des dépenses d‘investissement.
Le compte courant est passé d‘excédents élevés les années précédentes à un déficit de 5,4% en 2015. Un nouveau déficit de 9,3% est par ailleurs attendu en 2016. Ceci étant, grâce à de très importantes réserves internationales et à une faible dette publique (14,7% du PIB en 2015), l’Arabie saoudite est en mesure de
financer aisément ces déficits. La couverture des importations s’élève à près de 30 mois en 2016. Le besoin de financement externe ne représente que 15% des réserves étrangères en 2016.
Alors que l‘Arabie saoudite est capable de supporter des dépenses élevées pendant quelques années, un changement structurel vers une période prolongée de prix bas du pétrole finirait par constituer un risque pour l’économie. Une diversification globale de l‘économie, s‘écartant de la dépendance pétrolière, est une priorité politique. Tous les ans, de nombreux jeunes Saoudiens entrent sur le marché du travail, tandis que l‘économie ne génère pas assez d‘emplois pour absorber la croissance démographique.