Market Monitor Construction Belgique 2019

Market Monitor

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  • Construction

21 févr. 2019

Dans le secteur belge de la construction, la situation actuelle de la demande est dans l’ensemble satisfaisante, avec des carnets de commandes bien remplis.

  • Demande satisfaisante, mais marges très faibles
  • Le nombre d’insolvabilités a augmenté en 2018
  • Le financement bancaire demeure un problème

 

 

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Dans le secteur belge de la construction, la situation actuelle de la demande est dans l’ensemble satisfaisante, avec des carnets de commandes bien remplis. Malgré une forte concurrence sur le marché, les prix de vente ont connu une augmentation, bien qu’ils n’aient pas encore atteint les niveaux d’avant la crise. Toutefois, les marges bénéficiaires restent très faibles (à l’exception de certains marchés de niche), ce qui s’explique également par le fait que, par rapport aux pays voisins, le secteur belge de la construction est très fragmenté et que la consolidation se poursuit.

Pour rester rentables, les entreprises ont besoin de ressources financières suffisantes pour investir dans des projets de développement immobilier ou dans des appels d’offres coûteux. Les besoins en fonds de roulement ont tendance à augmenter. En effet, pour les projets plus lucratifs, les clients transfèrent l’intégralité de la responsabilité et des besoins de financement à l’entrepreneur (conception, construction, financement et suivi des projets). En même temps, l’embauche de personnel expérimenté/adapté demeure un problème, et les coûts de main-d’œuvre sont élevés.

 

 

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Les retards dans le démarrage des projets sont une pratique courante, tandis que les entrepreneurs doivent réagir rapidement une fois la commande passée, ce qui réduit le temps de préparation des travaux. Dans le secteur privé, les clients ont tendance à diviser les travaux en plusieurs parties, ce qui augmente les coûts des appels d’offres.

Le règlement final des projets peut également prendre beaucoup de temps. Alors que les projets de construction deviennent de plus en plus complexes (par exemple, des réglementations plus strictes en matière d’efficacité énergétique, des procédures administratives plus complexes), la numérisation (modèle des données du bâtiment, impression 3D) devrait améliorer l’efficacité et la productivité futures. Pour les petites entreprises qui ne sont pas en mesure de faire face à ces évolutions, cela pourrait devenir un problème, perdant leur compétitivité par rapport aux grands acteurs.

La construction résidentielle et le développement immobilier sont soutenus par des taux d’intérêt bas et des revenus en hausse. Toutefois, la croissance est entravée par des procédures d’approbation des permis de construire plus difficiles et plus lentes, car cette tâche est devenue une responsabilité locale. En même temps, les exigences élevées en matière d’efficacité énergétique rendent les procédés de construction plus coûteux. Dans certaines régions (Anvers, par exemple), il existe un risque potentiel de surchauffe en raison d’une offre excédentaire de bâtiments neufs (surévalués).

 

 

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Les activités de construction actuelles montrent encore une nette préférence pour les appartements au détriment des maisons unifamiliales. Depuis 2007, le nombre de permis de rénovation accordés est supérieur à celui des permis pour des constructions résidentielles neuves. Cette tendance a toutefois changé depuis le deuxième trimestre de 2018.

Dans le segment de la construction commerciale, les marges sont faibles en raison d’un environnement de marché plutôt saturé. De nombreuses entreprises qui ont réalisé des investissements importants dans le passé doivent augmenter leur chiffre d’affaires afin de couvrir leurs coûts fixes, alors que leur organisation n’est pas adaptée à cela. En outre, la croissance rapide du commerce électronique a un impact négatif sur les investissements dans la construction du secteur de la vente au détail.

Les entreprises attachées à la construction publique bénéficient encore aujourd’hui de projets liés aux élections (municipales en 2018 et régionales en 2019) même si l’effet est moins prononcé que lors des années précédentes. Plusieurs grands travaux d’infrastructure (Oosterweel, Sluis Terneuzen,) ont retiré des capacités du marché, ce qui a entraîné une augmentation des volumes de travail pour l’ensemble des entreprises. Toutefois, les problèmes de capacité entraînent parfois une diminution de l’efficience et des marges, et de nombreuses entreprises se plaignent que les marges sont dans l’ensemble trop faibles sur le marché des appels d’offres publics. Les volumes d’investissement dans la construction publique (en particulier dans les travaux d’infrastructure) sont encore faibles par rapport aux pays voisins.

Toutefois, en septembre 2018, le gouvernement a annoncé qu’il augmenterait les investissements dans l’avenir.

L’endettement global des entreprises de construction et leur dépendance à l’égard des financements externes restent élevés, tandis que les banques restent peu disposées à accorder des crédits au secteur de la construction. Dans le même temps, de nombreuses entreprises de construction sont encore confrontées à des débiteurs défaillants (DSO élevé), et seules quelques entreprises belges sont en mesure d’obtenir des paiements anticipés. En général, les délais de paiement ont tendance à être longs dans le secteur, 60 jours fin de mois est très courant.

 

 

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L’expérience de paiement a été mauvaise au cours des deux dernières années, le nombre de notifications de non-paiement dans le secteur a été élevé en 2018, et aucune amélioration majeure n’est prévue en 2019. Les défaillances dans le secteur de la construction ont augmenté de plus de 2% en 2018, alors que pour l’ensemble des entreprises belges, la tendance est positive (-1%). En 2019, on s’attend à ce que le nombre de dossiers de recouvrement dans le secteur de la construction se stabilise.

En raison des problèmes mentionnés ci-dessus, notre politique de couverture actuelle est neutre ou restrictive pour tous les sous-secteurs. Afin de maintenir notre taux d’acceptation, il est nécessaire d’identifier les entreprises/sous-secteurs les plus touchés et de communiquer avec les acheteurs pour obtenir des renseignements financiers à jour et des perspectives de rendement. Nous examinons la flexibilité des entreprises (structure des coûts fixes) et si elles ont été ou non en mesure de constituer une réserve pour faire face à un ralentissement économique potentiel.

 

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