Market Monitor Agroalimentaire Belgique 2016

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02 déc. 2016

Les coûts élevés de la main-d’oeuvre et de l’énergie mettent les marges sous pression.

  • Les coûts élevés de la main-d’oeuvre et de l’énergie mettent
    les marges sous pression
  • Délais de paiement : 60 jours en moyenne
  • Le taux de faillites devrait rester stable

 

Overview Belgium food industry

 

En 2016, la situation générale de la demande dans le secteur agroalimentaire belge est restée favorable, notamment grâce à la croissance des exportations. Le secteur devrait poursuivre son expansion en 2017, avec une croissance prévue de 1,8% de la valeur ajoutée.

 

Les entreprises localisées dans la région flamande représentent plus de 80% du chiffre d’affaires et des exportations du secteur. La situation de l’emploi est restée stable au cours des dernières années; en 2015, le secteur employait directement 82.000 personnes et 128.000 indirectement. Après avoir décliné en 2013 et 2014, les investissements des entreprises ont à nouveau augmenté en 2015 pour atteindre 996 millions d’euros.

 

Chaque année, le secteur agroalimentaire contribue positivement à la balance commerciale de la Belgique. L’augmentation des exportations est cruciale pour la poursuite de la croissance du secteur; et les normes de qualité et de sécurité ainsi que l’innovation en termes de procédés et de produits sont des arguments essentiels pour vendre à l’étranger. Les principales destinations des exportations restent la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et le Royaume-Uni; les exportations vers les États-Unis, le Japon et les BRIC sont en augmentation, cette hausse concernant surtout les boissons alcoolisées et le chocolat. Ces marchés étrangers lointains offrent les meilleures opportunités de croissance : en 2015, les exportations de denrées alimentaires vers ces marchés ont augmenté de 19%.

 

 

Sector performance Belgium food market monitor

 

Toutefois, la concurrence est vive sur le marché et les marges de rentabilité de nombreuses entreprises agroalimentaires belges, les plus petites surtout, sont négativement affectées par les coûts énergétiques et salariaux élevés. Les coûts salariaux sont près de 20% plus élevés qu’en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, des pays qui comptent de redoutables concurrents. Les coûts de l’énergie ont beaucoup augmenté en raison des charges supplémentaires imposées par le gouvernement. La volatilité des prix des matières premières est aussi un problème non négligeable. Les producteurs d’aliments sont contraints de répercuter toute hausse des prix sur leurs clients, faute de quoi la pression sur leurs rendements serait encore plus forte. Et il reste à voir comment l’événement récent du Brexit affectera les exportations alimentaires belges vers le Royaume-Uni à moyen et long termes. Pour rester compétitif sur le marché domestique comme à l’international, il est indispensable de consentir des investissements supplémentaires, de continuer à innover et à se spécialiser au plan technologique.

 

Le sous-secteur des boissons est rentable et bénéficie de la croissance de la demande internationale. En 2016, des événements sportifs comme le championnat d’Europe de football et les Jeux olympiques d’été ont contribué à stimuler la demande. Toutefois, une taxe supplémentaire sur les boissons sucrées, poussant les résidents belges à accroître leurs achats transfrontaliers, a eu une incidence négative sur les ventes. Les droits d’accises sur les boissons alcoolisées ont également augmenté. En 2015, le segment des produits laitiers a souffert de l’abolition des quotas laitiers de l’UE mais, après avoir connu une période de volatilité, le marché montre des signes de stabilisation. La consolidation devrait se poursuivre dans ce sous-secteur. Dans le sous-secteur de la viande, la pression sur les marges est forte et la concurrence acharnée, et un processus de consolidation est en cours. Certains exportateurs de viande subissent le contrecoup de l’interdiction russe qui frappe les importations de denrées alimentaires et touche également le segment des fruits et légumes.

 

Strenghts and weaknesses belgium food market monitor

 

Si la dépendance à l’égard du financement bancaire et l’endettement des entreprises sont souvent élevés dans le secteur agroalimentaire, les banques accordent généralement aisément des prêts aux opérateurs du secteur. En moyenne, les délais de paiements dans le secteur agroalimentaire belge sont d’environ 60 jours. Toutefois, des délais beaucoup plus longs ne sont pas rares pour les très grandes entreprises du secteur qui jouent sur leur solide position de marché. La qualité du comportement de paiement est moyenne et les retards de paiements ne sont pas rares, surtout lors des périodes de pointe qui induisent des problèmes de liquidités pour certaines entreprises agroalimentaires. Les notifications de non-paiement sont peu nombreuses et ne devraient pas augmenter dans les mois à venir. Le secteur affiche un taux de faillites moyen par rapport aux autres secteurs économiques belges; une légère hausse a été observée au premier semestre 2016. Toutefois, aucune augmentation importante n’est prévue dans les prochains mois.

 

Considérant la hausse des coûts et la pression sur les marges qui affectent de nombreuses entreprises du secteur (notamment celles actives dans les segments des produits laitiers et de la viande), notre stratégie de couverture s’échelonne de la neutralité à la prudence. Nous tenons compte des tendances saisonnières qui influencent la plupart des sous-secteurs agroalimentaires, et nous gérons l’exposition du crédit moyennant une couverture limitée dans le temps. Même si notre politique reste généralement prudente, nous essayons toujours d’accorder une couverture en obtenant des informations supplémentaires, par exemple un bon historique des paiements, ou une garantie offerte par une société affiliée solide.

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