Market Monitor Agroalimentaire Pologne 2016

• Endettement élevé de nombreuses entreprises.
• Augmentation des retards de paiement et des faillites dans certains segments
• Délais de paiement: 45 jours en moyenne

 

Le secteur agroalimentaire polonais représente 6% du PIB et 13% des exportations. Les producteurs de denrées alimentaires ont bénéficié d’une vigoureuse demande domestique, laquelle représente environ 70% des ventes, et d’une augmentation des exportations. Après une hausse de 2,5% en 2015 les ventes domestiques devraient croître de 3,4% en 2016, tandis que les exportations devraient s’afficher en hausse de 6%. La principale destination des exportations polonaises reste l’UE (surtout l’Allemagne et le Royaume-Uni), mais la part des exportations vers l’Asie et l’Afrique augmente. En 2017, les prévisions tablent sur une croissance du secteur supérieure à 3%.

 

Vu la fragmentation qui caractérise actuellement le secteur agroalimentaire polonais, la poursuite du processus de concentration et de consolidation est fort probable. Ce processus est d’ailleurs déjà en cours dans le segment de la transformation des aliments avec l’appui de fonds d’investissement; dans le segment des producteurs, en revanche, la consolidation ne fait que démarrer.

 

Le secteur polonais de la viande produit majoritairement du porc, mais cette production diminue en raison de la faiblesse des prix du porc et de la diminution de la rentabilité, en partie imputables à l’embargo alimentaire russe. Les investissements dans ce segment proviennent de financements externes, d’où le grand nombre d’entreprises lourdement endettées.

 

Depuis l’abolition des quotas laitiers de l’UE en avril 2015, le secteur des produits laitiers est confronté à davantage de défis à court terme. Toutefois, à long terme les éleveurs et les producteurs de lait polonais pourraient bénéficier de la levée des limites de production en utilisant pleinement leurs capacités de production.

 

En moyenne, les délais de paiements dans le secteur agroalimentaire sont toujours d’environ 45 jours. Les retards de paiement et les faillites ont augmenté dans certains segments comme le sous-secteur de la viande rouge, en raison de la surproduction et de la baisse des prix. Nous avons également observé une hausse des faillites dans le segment de la vente au détail de produits alimentaires, les petits opérateurs souffrant de la concurrence acharnée et de la faiblesse des marges.

 

Notre politique de couverture reste généralement ouverte pour les segments des fruits et légumes, des produits laitiers et de la viande blanche. Toutefois, nous sommes plus prudents à l’égard de la vente au détail, des abattoirs et des transformateurs du segment de la viande rouge. En outre, nous prêtons une attention spécifique au ratio d’endettement des entreprises produisant un seul type d’aliment. Beaucoup d’investissements étant basés sur un financement externe, de nombreuses entreprises sont fortement endettées. À la suite du Brexit, nous surveillons aussi étroitement les entreprises agroalimentaires dépendantes d’exportations vers le Royaume-Uni.