L'industrie de produits chimiques continue de bénéficier de la reprise avec une augmentation de la demande nationale malgré une augmentation des impayés dans le segment des grossistes en carburant.
La concurrence reste élevée dans les segments à faible valeur ajoutée
- Paiements à 60 jours en moyenne
Les fraudes fiscales touchent le segment des grossistes en carburant
La production italienne de produits chimiques a augmenté de 1,2% entre janvier et octobre 2016, mais au dernier trimestre 2016, la croissance a ralenti, les stocks de matières premières étant peu élevés; en 2016, la production de produits chimiques a augmenté d’environ 0,9%, pour atteindre 58 milliards EUR, soit une reprise continue mais sans accélération. En 2016, le volume des exportations de produits chimiques a augmenté de 2,1%, alors que les valeurs à l’exportation sont restées sensiblement élevées malgré la chute des prix. La valeur à l’exportation des produits chimiques spécialisés notamment (peintures, encres et adhésifs, détergents et cosmétiques) a atteint un taux de croissance de 5,2%.
La demande domestique a continué de baisser (jusqu’à 1,4% en terme de volume), bien que moins rapidement qu’en 2015 (jusqu’à 2,5%); cela s’explique par une performance positive du secteur automobile et des composants et par une croissance du segment pharmaceutique et du caoutchouc/plastique. En outre, le secteur du meuble a enregistré un rebond alors que la tendance négative de la demande de produits chimiques par le secteur du bâtiment se réduisait.
En 2017, une augmentation de 1,2% de la production italienne de produits chimiques est attendue, avec une demande nationale affichant un taux de croissance similaire à celui de 2016 (jusqu’à 1,3%), alors que la croissance des exportations doit s’accélérer légèrement (jusqu’à 2,5%). Les améliorations espérées de la demande domestique réduiront progressivement l’écart entre des entreprises de produits chimiques sensiblement tournées vers l’exportation et les entreprises (jusqu’ici bien plus vulnérables) qui dépendent principalement du marché intérieur. Cela dit, la demande nationale étant toujours en-dessous de son niveau d’avant crise et des surcapacités existant toujours, la concurrence reste élevée dans le segment des produits chimiques à faible valeur ajoutée, alors qu’elle l’est moins dans le segment à forte valeur ajoutée, en raison des fortes barrières à l’entrée.
Dans ce segment, les entreprises chimiques ont réussi à pratiquement atteindre les niveaux d’avant crise, la valeur ajoutée ayant augmenté de 4,7% entre 2007 et 2016, et même de 16% depuis 2012, notamment grâce à une solide performance sur les marchés extérieurs.
En moyenne, les paiements sont effectués autour de 60 jours dans le secteur de l’industrie chimique en Italie. L’expérience de paiement est bonne, et le niveau des paiements prolongés est faible sur ces deux dernières années. Les paiements sont généralement réalisés en temps et en heure. Le niveau des retards de paiement et des insolvabilités est faible dans le secteur pharmaceutique/ chimique italien; cette tendance devrait se poursuivre au deuxième semestre 2017.
Toutefois, nous nous attendons à une augmentation des impayés dans le segment des grossistes en pétrole/carburant, lequel est touché par un faible rendement dû à une lourde imposition (taux de TVA de 21% à 22% et autres taxes sur les carburants pouvant atteindre 68% du prix de vente final) et par une concurrence internationale. Le nombre de fraudes fiscales (par exemple, importation de carburant de marchés illégaux pour éviter la TVA) a augmenté; les autorités publiques ont commencé à se pencher sur le problème, avec pour conséquence le blocage des comptes bancaires de nombreux grossistes en carburant.
Si l’on tient compte de l’attitude positive générale du secteur, du faible niveau de créances irrécouvrables et du taux de solvabilité au-dessus de la moyenne de nombreuses entreprises, notre politique de couverture du secteur chimique en Italie reste souple. Toutefois, les sous-secteurs et les entreprises qui dépendent du bâtiment, des matériaux de construction et des biens de consommation durables nécessitent une attention particulière. Comparés aux fabricants, les grossistes en produits chimiques ont généralement une solvabilité plus faible et un ratio d’endettement plus élevé afin de financer leurs besoins en fonds de roulement.
En raison des problèmes cités ci-dessus, une approche plus prudente est mise en place pour les grossistes en carburants. Notre attention se porte également sur les grossistes et les détaillants du secteur pharmaceutique, qui dépendent des dépenses de santé publique et souffrent des conditions de paiement à long terme des instances publiques et de la réduction des marges.
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