Le délai de paiement est toujours supérieur à 100 jours en moyenne, la construction ayant toujours imposé des délais de paiement plus longs que ceux des autres secteurs.
- La reprise est enfin en vue
- Les délais de paiement sont toujours très longs
- L'incertitude politique actuelle refroidît le climat économique
En 2015, la contraction du secteur espagnol de la construction a touché son point le plus bas et sa contribution à la croissance du PIB n’a été que de 0,3%, mais pour 2016 une robuste croissance de la production d’environ 4% est attendue, puis de 5,5% pour 2017. Ce sursaut est dû à la reprise économique dans le pays, ainsi qu’à la hausse des investissements étrangers et au retour de la confiance des entrepreneurs. La baisse des prix des matières
premières a également une influence favorable sur l’embellie actuelle. Mais il ne faut pas oublier qu’après des années de profonde récession ce rebond part d’un niveau très bas.
La construction résidentielle devrait croître de plus de 4% en 2016 et 2017 grâce à la demande croissante émanant des grandes villes comme Madrid et Barcelone, où la reprise économique est très en avance sur le reste du pays. Toutefois, la volatilité du marché du travail pourrait peser sur la demande.
Après s’être encore contractée en 2015, la construction commerciale devrait croître de 2,5% en 2016. Le facteur clé qui permettrait d’améliorer réellement la situation de ce segment serait une demande de surfaces commerciales (boutiques et bureaux) suffisante pour justifier le lancement de nouveaux projets.
En 2015, les résultats des élections législatives de décembre ont eu pour effet de stimuler la construction publique dont la croissance a gagné 6%. Cependant, l’incertitude politique actuelle et l’indécision quant à la composition du parlement pourrait affecter les investissements. Par ailleurs, l’incertitude règne aussi sur d’éventuels nouveaux plans gouvernementaux de développement des infrastructures pour l’avenir.
La concurrence dans le secteur s’est calmée, parce que depuis 2008 de nombreux opérateurs ont quitté le marché. Les marges de rentabilité des entreprises de construction se sont légèrement améliorées en 2015, et cette tendance positive devrait se poursuivre. La construction résidentielle et non résidentielle et l’ingénierie civile espagnoles sont fortement dépendantes du financement bancaire. À cet égard, les conditions de financement externe se sont assouplies en 2015 grâce à la diminution du
risque pays et à de meilleures perspectives de croissance pour l’économie espagnole.
Le délai de paiement est toujours supérieur à 100 jours en moyenne, la construction ayant toujours imposé des délais de paiement plus longs que ceux des autres secteurs. Toutefois, un léger raccourcissement des délais de paiement a été observé au cours des deux dernières années et les retards de paiement n’ont pas augmenté en 2015.
Les faillites d’entreprises de construction ont continué à diminuer en 2015, de 25% en glissement annuel de janvier à septembre 2015. Les niveaux d’endettement des entreprises ayant baissé et les perspectives de croissance étant favorables, les faillites devraient continuer à diminuer en 2016, d’environ 10 à 15%.
Cette embellie nous permet d’adopter une politique de couverture du secteur de la construction moins restrictive que dans les années précédentes. Cependant, nous restons prudents car le
marché n’est pas encore complètement consolidé et les conditions de financement ne se sont pas encore totalement assouplies. De nombreuses entreprises actives dans la construction résidentielle et commerciale sont encore lourdement endettées, ce qui nous incite à la prudence à l’égard de ces sous-secteurs. Il en est de même en ce qui concerne les promoteurs immobiliers.
Si l’incertitude politique actuelle se prolongeait, la construction publique pourrait être négativement affectée par la diminution des dépenses publiques.
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