Market Monitor Agro Allemagne 2017

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12 déc. 2017

Le chiffre d’affaires a augmenté de 5,7% au 1er trimestre 2017 par rapport à l’année précédente. Cela s’explique par l’augmentation des prix du marché en Allemagne.

  • La situation reste difficile sur le marché intérieur
  • Risque de crédit accru dans le sous-secteur de la viande
  • Les cas de fraude restent problématiques

 

 

Selon l’association BVE (association allemande de produits alimentaires), le chiffre d’affaires nominal a augmenté de 5,7% au premier trimestre 2017 par rapport à l’année précédente, passant à 87,2 milliards d’Euros. Cela s’explique surtout par l’augmentation des prix du marché en Allemagne (et sur les principaux marchés à l’exportation), et à l’augmentation des ventes à l’étranger.

 

Sur le marché intérieur, les conditions sont devenues de plus en plus difficiles pour les producteurs de denrées alimentaires et transformateurs alimentaires au cours de ces deux dernières années, en raison de l’augmentation des coûts des intrants (y compris des coûts de main d’œuvre) et de la diminution des marges. Le marché allemand du commerce de détail alimentaire est le plus compétitif d’Europe, et affiche des prix structurellement bas sur le marché (en raison du pouvoir écrasant des principaux détaillants et discounters). Si l’on ajoute à cela une concurrence féroce et une guerre des prix dans le secteur du commerce de détail alimentaire, on comprend aisément que les producteurs, transformateurs et fournisseurs aient eu certaines difficultés à répercuter ces coûts sur le prix des produits.

 

Tandis que la situation s’est stabilisée dans le secteur des produits laitiers depuis fin 2016 (en raison d’une augmentation des prix de vente et d’une diminution de la production de lait), les surcapacités restent problématiques dans le sous-secteur des boissons. A l’heure actuelle, de nombreux producteurs et transformateurs de viande subissent de plein fouet l’augmentation des prix d’achat (principalement pour le porc), et ils ont du mal à répercuter cette augmentation sur les détaillants, en raison des contrats à long terme souscrits. La mise en place d’un salaire minimum a par ailleurs contribué à augmenter la pression sur les marges et sur les liquidités, tandis que sur le marché, la situation se caractérise par une offre excédentaire de produits carnés standardisés.

 

En moyenne, les producteurs alimentaires et les grossistes règlent sous 30 jours, tandis que les délais appliqués par les détaillants varient souvent entre 45 et 90 jours, voire davantage. Les entreprises de transformation alimentaire et les détaillants demandent des délais de paiement plus longs auprès de leurs fournisseurs immédiats, afin d’améliorer la gestion de leur fonds de roulement; par conséquent, une vague de délais de paiement plus longs se propage tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les marges bénéficiaires, déjà faibles, diminuent encore pour de nombreuses entreprises, et le risque d’augmentation du nombre de retards de paiement et de faillites a augmenté, en particulier sur le segment de la viande (secteur en difficulté). Les entreprises les plus exposées sont les (petites) entreprises qui manquent d’opportunités d’exportation, ou qui n’offrent pas de produits spécialisés, et les entreprises qui affichaient déjà un équilibre financier fragile.

 

Notre politique de couverture reste globalement neutre pour le secteur agro-alimentaire, avec une politique plus restrictive en ce qui concerne la production/transformation de viande et les boissons, car nous pensons que dans ce secteur, l’environnement difficile ne s’améliorera pas en 2018.

 

Le secteur agro-alimentaire allemand reste affecté par la fraude, qui est encore en augmentation et qui devient de plus en plus complexe et professionnelle. En particulier sur le segment du poisson et des fruits et légumes, les acheteurs frauduleux commandent à crédit d’autres produits faciles à revendre. Par conséquent, nous surveillons étroitement le nombre de limites de crédit appliquées sur une courte période (surtout lorsque les acheteurs ont créé leur structure récemment, lorsque les directeurs ou les actionnaires ont récemment changé, ou lorsque le secteur d’activité ne correspond pas aux produits commandés (par exemple, une entreprise de sidérurgie commandant des produits alimentaires).

 

 

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