Market Monitor Construction Italie 2019

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21 févr. 2019

Outre la capacité de dépense encore faible, les conditions de prêt toujours serrées fixées par les banques restent l’une des principales raisons de la performance encore faible du secteur italien.

  • Une autre détérioration après un léger rebond
  • Faillites de certains acteurs majeurs
  • Le nombre d’insolvabilités devrait fortement augmenter en 2019

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Alors qu’au début de l’année 2018, on s’attendait à une reprise modeste de la construction italienne, celle-ci ne s’est pas concrétisée. Au contraire, en 2019, le secteur est confronté à l’une des périodes les plus difficiles depuis le début de la crise économique en 2008, avec une demande faible et une nouvelle détérioration des marges bénéficiaires.

 

Dans le secteur de la construction résidentielle, les investissements réalisés en 2017 ont encore été inférieurs de plus de 60% à ceux de 2008, ce qui n’a pas pu être compensé par une augmentation de 20% des travaux de restauration (reposant principalement sur des investissements publics). Les investissements dans les nouvelles constructions résidentielles n’ont augmenté que de 2% en 2018, et le carnet de commandes des maisons invendues s’élève encore à 1,4 million d’unités.

 

Alors que les investissements dans la construction commerciale ont légèrement rebondi depuis 2016 (par exemple, les investissements dans les centres commerciaux et les installations industrielles ont augmenté d’environ 2% en 2017 et 2018), les perspectives pour 2019 sont entravées par une croissance plus faible du PIB et une incertitude économique accrue.

 

 

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Les investissements publics dans le secteur de la construction restent bien en deçà du niveau d’avant la crise de 2008. Alors que le nombre d’appels d’offres publics a augmenté de 33% en 2018 (jusqu’à 29,7 milliards d’euros, grâce aux investissements dans l’infrastructure ferroviaire), la couverture financière pourrait poser problème en raison de l’incertitude accrue quant à la capacité de dépense future.

 

Outre la capacité de dépense encore faible, les conditions de prêt toujours serrées fixées par les banques restent l’une des principales raisons de la performance encore faible de la construction, ce qui aggrave le fait que de nombreuses entreprises de construction italiennes sont fortement endettées. En 2018, la production des entreprises de construction a diminué de 12% en valeur par rapport à l’année précédente, soit plus que pour toute autre secteur italien. Les grandes entreprises de construction ont cherché d’autres sources de liquidités comme les obligations, dont les coûts financiers sont beaucoup plus élevés que ceux des prêts bancaires lorsque les marges d’exploitation sont faibles.

 

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L’expérience de paiement dans le secteur de la construction a été mauvaise au cours des deux dernières années, et les notifications de non-paiement étaient à un niveau très élevé en 2018. En 2018, plusieurs des 50 plus grandes entreprises de construction italiennes sont devenues insolvables ou ont été confrontées à une grave crise de liquidité. Ceci s’explique principalement par la dévaluation des créances commerciales et du carnet de commandes sur certains marchés étrangers (Algérie, Venezuela), le levier financier élevé pour financer le besoin en fonds de roulement et les investissements, et la lenteur des paiements des clients publics. Ces faillites de grands acteurs ont touché de nombreux sous-traitants et fournisseurs de ciment, de béton et d’acier. Par conséquent, nous prévoyons qu’en 2019, le nombre de notifications de non-paiement et d’insolvabilités augmentera fortement.

 

 

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En raison de l’évolution défavorable de l’insolvabilité, de la faible demande de bâtiments résidentiels, de l’incertitude quant à la capacité de dépense future des organismes publics et du mauvais comportement de paiement persistant des cédants/clients publics, notre politique de couverture est très restrictive pour tous les principaux sous-secteurs. Toutefois, nous constatons que le segment de la restauration est toujours performant et qu’il en va de même pour certains segments de matériaux de construction axés sur l’exportation (céramiques, carreaux et verre, par ex.).

 

 

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