Rapport Pays Algérie 2019

Rapport pays

  • Algeria
  • General economic

01 oct. 2019

Malgré le rebond des prix du pétrole, la croissance du PIB ne devrait se redresser que modestement en 2019 et 2020 car l’incertitude politique actuelle pèse sur les performances économiques.

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Situation politique

Les incertitudes politiques persistent

Début avril 2019, le président Bouteflika a démissionné après des semaines de protestations de masse dans tout le pays contre sa candidature pour sa réélection (Bouteflika était au pouvoir depuis 1999 et est en mauvaise santé). Les élections présidentielles initialement prévues pour juillet 2019 ont été reportées en raison d’un manque de candidats et sont finalement prévues pour décembre 2019. Cependant, les manifestations se sont poursuivies pour exiger une refonte des institutions politiques avant tout nouveau scrutin et la démission de plusieurs membres du gouvernement. Le risque de nouvelles manifestations massives contre le gouvernement et l’armée avant les élections reste élevé.

 

Le risque de nouveaux troubles sociaux est alimenté par d’importantes lacunes (népotisme endémique, chômage élevé, manque de logements abordables et coût de la vie élevé). Alors que le taux de chômage officiel est de 12%, le chômage des moins de 30 ans (ce groupe d’âge représente les deux tiers de la population), s’élève à plus de 25%.

Situation économique

Résultats économiques en demi-teinte

L’économie algérienne est sous-tendue par le secteur pétrolier et gazier, lequel représente plus de 95% des recettes d’exportation et 60% du budget du gouvernement. Le gouvernement a essayé de limiter l’impact économique de la détérioration des prix du pétrole de 2015/2016 en utilisant les ressources fiscales accumulées dans le fonds national de stabilisation du pétrole lors du boom du prix du pétrole, afin de stimuler la dépense publique. Malgré le rebond des prix du pétrole, la croissance du PIB ne devrait se redresser que modestement en 2019 et 2020, car le fonds pétrolier est presque épuisé et l’incertitude politique actuelle pèse sur les performances économiques.

 

Le déficit budgétaire de l’Algérie se creusera à nouveau en 2019 en raison de l’augmentation des dépenses en capital et des dépenses sociales. Bien que plus d’un cinquième du budget soit consacré aux subventions, la lutte contre le vaste système de protection sociale reste délicate compte tenu des troubles sociaux supplémentaires que cela pourrait engendrer. Comme il est possible de financer le déficit par les emprunts de la banque centrale pour le moment, l’incitation à une réforme fiscale reste relativement faible.

 

Le déficit du compte courant devrait rester élevé en 2019 et 2020, à environ 10% du PIB. Comme l’Algérie reste réticente à emprunter à l’extérieur et que les afflux d’IDE sont limités, le déficit est principalement financé par les réserves internationales. Alors que la dette extérieure reste faible (environ 3,5% du PIB), la dette publique augmente fortement, passant de 9% du PIB en 2015 à 58% prévu en 2020. Les réserves étrangères restent à un niveau confortable, néanmoins, elles continuent de baisser rapidement, de 30 mois de couverture des importations en 2014 à 16 mois en 2019 et 12 mois en 2020. Pour protéger les réserves, le gouvernement a resserré les restrictions à l’importation en 2018.

 

Afin d’assurer la prospérité et la stabilité sur le long terme, les autorités devront accélérer le rythme actuel de leur diversification de l’économie. Mais l’intervention publique (on estime que 90% du PIB de l’Algérie est encore contrôlé par l’État), la bureaucratie, la corruption, l’accès limité au financement et la rigidité du marché du travail freinent toujours les initiatives émanant d’entreprises privées et les investissements étrangers, ralentissant une transition économique nécessaire. Le poids pesant sur la politique fiscale et les pressions exercées sur le financement interne pourraient être allégés si le gouvernement décidait de commencer à emprunter sur le marché international et d’ouvrir l’économie à davantage d’investissements étrangers.

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