Depuis le 2ème semestre de 2017, la croissance économique s’est redressée après la baisse des prix du cuivre, la baisse de la demande Chinoise, les grèves minières et la baisse de la demande nationale
Situation politique
Un nouveau président en fonction
Sebastián Piñera, de la coalition de centre-droite “Chile Vamos”, a remporté le second tour des élections présidentielles en novembre 2017. Il succède à Michelle Bachelet, de centre gauche. Aucun changement politique important n’est attendu de la part du nouveau gouvernement, dès lors la stabilité politique reste élevée, soutenant la solvabilité du Chili et le sentiment positif sur les marchés financiers. Cependant, l’élimination des goulots d’étranglement au niveau du capital humain et des inégalités sociales demeure un défi pour le nouveau gouvernement.
Situation économique
Reprise de la croissance économique en 2018 et 2019
L’économie chilienne dépend toujours des exportations de cuivre (qui représentent plus de 40% des recettes des exportations et 10% du PIB) et de la demande de la Chine qui en résulte. Cependant, la dépendance des recettes publiques aux recettes tirées du cuivre est passée de plus de 25% par le passé à environ 10%, et une plus grande diversification des destinations d’exportation atténue les risques commerciaux. En parallèle, le secteur des services représente plus de 60% du PIB.
Depuis le deuxième semestre de 2017, la croissance économique s’est redressée après la baisse des prix du cuivre, la baisse de la demande de la Chine, les grèves dans le secteur minier et la baisse de la demande nationale. En 2018 et 2019, la croissance du PIB devrait s’accélérer en raison d’un environnement extérieur plus favorable (hausse des prix du cuivre et augmentation de la demande en produits de base), de l’impact de l’assouplissement de la politique monétaire en 2017 et de l’amélioration de la confiance des entreprises et des consommateurs. Si l’industrie des produits de base chilienne pouvait bénéficier de projets d’infrastructure à grande échelle aux États-Unis, l’économie pourrait être affectée par les politiques commerciales protectionnistes américaines directement (dans ses échanges avec les États-Unis) et indirectement (via un ralentissement potentiel des échanges avec les pays asiatiques, le Brésil et le Mexique). Toute perturbation des flux commerciaux mondiaux causée par de nouvelles mesures protectionnistes aurait certainement un impact sur les exportateurs chiliens, en dépit du fait que le pays a conclu des accords de libre-échange bilatéraux et multilatéraux avec plus de 60 pays.
Cela dit, la résistance de l’économie reste forte grâce à des politiques macroéconomiques et financières prudentes. Un taux de change flexible fait office d’amortisseur efficace, atténuant l’impact de la baisse des prix du cuivre et de la demande extérieure modérée sur le compte courant du Chili. La dette extérieure est viable (avec des ratios qui devraient diminuer à environ 60% du PIB en 2018 et 2019) et les liquidités restent suffisantes avec plus de six mois de couverture des importations, soutenues en outre par un fonds souverain qui s’élève actuellement à 24 milliards USD soit 9% du PIB.
Le Chili a une règle budgétaire qui fixe un objectif d’excédent structurel, mais offre un espace pour des politiques de relance à court terme. Si la dette publique a augmenté ces dernières années, sa structure présente encore un risque faible : la plupart est libellée en pesos (82%) et détenus au niveau national (80%, c’est-à-dire fonds de pension), atténuant les risques de change et de refinancement. L’environnement commercial chilien reste l’un des meilleurs de la région et le gouvernement continue d’encourager les investissements étrangers. Un bon accès aux capitaux nationaux et étrangers par les entreprises locales réduit les risques de refinancement. Le secteur bancaire chilien est sain, bien régulé et suffisamment capitalisé, avec de faibles prêts non performants (environ 2% en moyenne). Les liquidités sont bonnes et les autorités sont en train de mettre en œuvre les cadres réglementaires de Bâle III. Cependant, un ratio prêts/dépôts relativement élevé de plus de 115% rend le secteur bancaire vulnérable aux changements sur les marchés.
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