Rapport Pays Maroc 2019

Rapport pays

  • Morocco
  • General economic

01 oct. 2019

L’économie devrait croître d’environ 3,5% en 2020, mais cela repose sur des résultats convenables pour les secteurs de l’agriculture, du tourisme et des exportations.

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Situation politique

Une monarchie stable, mais les risques persistent

La situation politique est plutôt stable. La majeure partie du pouvoir politique est aux mains du Roi Mohammed VI. Il n’existe aucune menace directe envers la monarchie et l’ordre établi, car le Roi est populaire.

 

Toutefois, les tensions sociales se sont accrues depuis 2017 en raison de problèmes persistants (chômage des jeunes élevé, inégalité de revenus, accès limité aux services de santé et corruption) qui entraînent périodiquement des manifestations dans les régions moins développées du pays. Le gouvernement a réagi en accélérant les programmes sociaux et les projets d’investissement, mais des réformes plus fondamentales ne sont pas prévues pour le moment. Néanmoins, des troubles à large échelle sont peu probables à court terme.

 

Le Maroc reste vulnérable face à la menace de l’extrémisme islamique. Les combattants marocains de retour de Libye et de Syrie préoccupent particulièrement les autorités. Cependant, aucune attaque terroriste majeure n’a touché le pays au cours des dernières années. La préservation de la sécurité pour éviter un impact négatif sur le tourisme est une priorité du gouvernement, étant donné l’importance des revenus du tourisme pour l’économie.

 

Situation économique

Potentiel de croissance plus grand sur le moyen terme

Traditionnellement l’un des principaux producteurs de produits agricoles et de phosphates, le Maroc a entrepris des réformes structurelles pour diversifier son économie en développant les secteurs manufacturiers axés sur les exportations (automobile, aéronautique et électronique) et offrir un environnement d’investissement favorable (des allègements fiscaux ont attiré un plus grand nombre d’investisseurs). Les niveaux bas des coûts unitaires de la main-d’œuvre et une monnaie légèrement sous-évaluée renforcent la compétitivité du Maroc. Depuis 2000, le PIB par personne a augmenté de 70% en termes réels.

 

Cela dit, malgré des progrès importants, certaines faiblesses demeurent. Le pays dépend toujours largement de l’agriculture qui emploie environ 40% de la main-d’œuvre, tandis que la volatilité de la production agricole (due par exemple à des conditions météorologiques défavorables) a un impact majeur sur la consommation privée et l’économie.

 

Le tourisme, les exportations d’automobiles et les envois de fonds génèrent la plus grande partie des revenus en devises étrangères, mais dépendent grandement de la situation économique en Europe. Le Maroc est également vulnérable à l’augmentation des prix du pétrole, dont il est un importateur net. Enfin, le faible niveau d’instruction, le manque d’infrastructures, l’inefficacité du marché du travail, les obstacles à l’entrée sur le marché et l’accès limité au financement sont autant d’obstacles, alors que la concurrence en Asie limite la capacité de gain à venir pour le secteur manufacturier.

 

La croissance économique devrait fléchir quelque peu en 2019, principalement en raison d’une demande plus faible de la part de l’Europe. Selon les prévisions actuelles, l’économie devrait croître d’environ 3,5% en 2020, mais cela repose sur des résultats convenables pour les secteurs de l’agriculture, du tourisme et des exportations. L’inflation restera inférieure à l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale. Conjugués à une politique monétaire accommodante et à une hausse des dépenses publiques, ces différents éléments devraient soutenir la croissance de la consommation privée.

 

Le secteur bancaire bénéficie d’une réglementation forte, avec des taux d’adéquation des fonds propres et des niveaux de liquidité suffisants. Bien que les niveaux de prêts non performants restent élevés (en raison de l’exposition des banques aux marchés africains et de la baisse de la qualité des actifs dans des secteurs nationaux comme la construction), ils font l’objet d’une surveillance étroite et des provisions sont constituées pour 70% des mauvais prêts.

 

Les subventions et les investissements en cours dans les infrastructures maintiennent les dépenses publiques à un niveau élevé et le déficit budgétaire devrait se creuser en 2019, en raison de l’augmentation des dépenses sociales afin de contenir les protestations sociales. La dette publique s’élève à plus de 80% du PIB, ce qui est beaucoup comparé aux autres marchés émergents. Toutefois, la situation de la dette atténue les risques de refinancement, une grande partie de la dette (environ 80%) étant financée en interne et la maturité moyenne a été étendue à plus de sept ans. Dans le même temps, le Maroc a mené à bien trois programmes consécutifs de lignes de précaution et de liquidité (LPL) avec le FMI (sur lesquels il n’a pas fait appel) et un programme de suivi a été mis en place pour les deux prochaines années. Cela devrait rassurer les investisseurs étrangers et aider à surmonter l’accalmie temporaire de l’assainissement budgétaire. Le programme vise à réduire le déficit budgétaire en 2020 et 2021, principalement par des mesures visant à accroître les recettes, notamment des réformes fiscales. Les recettes d’un programme de privatisation, qui contribuera également à rationaliser les entreprises publiques lourdement endettées, réduiront encore les besoins de financement de l’État.

 

La position extérieure du Maroc est acceptable avec un niveau d’endettement extérieur raisonnable d’environ 45% du PIB. Les recettes du tourisme et les envois de fonds des travailleurs émigrés compensent une grande partie du déficit commercial, tandis que les entrées d’IDE restent importantes. Les besoins de financement extérieur sont plus que couverts par les réserves de change et peuvent être facilement satisfaits par un soutien solide des créanciers officiels (y compris le programme de précaution du FMI) et un bon accès au marché international des capitaux.

 

Le dirham marocain est rattaché à un panier de devises de 60% en EUR et de 40% en USD. Recommandé par le FMI, le plan consiste à passer à un taux de change plus flexible à moyen terme, afin de mieux protéger l’économie marocaine des chocs extérieurs et d’améliorer sa compétitivité internationale. Toutefois, ce processus se déroulera très lentement afin de limiter le risque de volatilité à court terme des devises. Entre-temps, le risque de sorties de capitaux a diminué en raison de la fin du resserrement monétaire américain.

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