Rapport Pays EAU 2019

Rapport pays

  • United Arab Emirates
  • General economic

01 oct. 2019

La performance commerciale et la situation en matière de risque de crédit de plusieurs secteurs demeurent tendues, en particulier à Dubaï.

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Situation politique

La situation politique intérieure demeure stable

Les familles dirigeantes ainsi que les structures tribales traditionnelles influencent largement les politiques nationales. Les partis politiques ou syndicats ne sont pas autorisés et l’opposition est pratiquement inexistante. Le Conseil national fédéral (CNF) joue uniquement un rôle consultatif en sa qualité d’organe législatif. Les tensions politiques et sociales sont faibles et les EAU sont l’un des pays les plus stables d’une région instable.

Les EAU maintiendront une politique étrangère affirmée afin d’accroître leur influence régionale dans un contexte d’insécurité persistante au Moyen-Orient. Le pays fait partie de l’alliance contre l’État islamique (EI) et ses forces armées participent à la campagne contre les rebelles Houthi au Yémen, menée conjointement avec l’Arabie saoudite. Toutefois, les EAU ont récemment annoncé qu’ils se retireraient partiellement et redéployeraient leurs troupes au Yémen.

Dans une certaine mesure, le commerce de transbordement et le secteur des services financiers de Dubaï ont été affectés par l’imposition de sanctions américaines à l’Iran. Bien qu’une confrontation militaire entre l’Iran et les États-Unis soit encore peu probable, les conséquences économiques d’un tel scénario de la pire éventualité pourraient être graves pour les EAU, qui sont le centre commercial, touristique et d’investissement de la région.

 

Situation économique

Un modeste rebond économique, mais de nombreux secteurs éprouvent encore des difficultés

La modeste reprise économique devrait se poursuivre en 2019 et 2020 grâce aux recettes pétrolières. En outre, l’augmentation des dépenses d’infrastructure à l’approche de l’Exposition universelle de 2020 à Dubaï augmentation des dépenses de construction et du tourisme) devrait soutenir la croissance.

Cela dit, la performance commerciale et la situation en matière de risque de crédit de plusieurs secteurs demeurent tendues, en particulier à Dubaï. Les secteurs de la construction, de la vente au détail de produits non alimentaires et alimentaires, des TIC, des métaux et de l’acier ne se sont pas encore remis de la récente récession économique et de l’accès limité au financement extérieur.

Pendant la récession, la baisse des recettes publiques provenant des ventes de pétrole a affecté les dépôts du gouvernement dans le secteur bancaire, ce qui a freiné la croissance des prêts et du crédit. En raison de l’augmentation des prêts non performants, les banques ont maintenu leur approche prudente en matière de crédit en 2018, ce qui a eu un impact négatif sur divers négociants, stockistes et distributeurs. De nombreuses entreprises ont été confrontées à des problèmes de liquidités et de flux de trésorerie et ont soit retardé les paiements aux fournisseurs, soit même cessé leurs activités. La construction, les métaux et l’acier souffrent encore de retards dans certains projets d’infrastructure de grande valeur. Certaines entreprises de construction très endettées demeurent vulnérables aux conditions financières plus difficiles et à la baisse des prix de l’immobilier.

Malgré l’émission continue de prêts non performants plus élevés en raison du ralentissement économique, le secteur bancaire est bien réglementé et bien capitalisé, avec un ratio de fonds propres de plus de 18% à la fin de 2018. Bien qu’encore très exposées au secteur immobilier (environ 20% du crédit total), les banques maintiennent en général des provisions adéquates pour pertes sur prêts, et les risques liés à l’encours des dettes des entités liées au gouvernement sont atténués par des garanties tacites de l’État. Les simulations de crise des banques centrales ont montré que les banques des Émirats arabes unis sont résistantes et capables de résister à de graves évolutions macro financières défavorables.

Un plan d’investissement public majeur et des réformes
économiques

Un plan d’investissement public de 13,6 milliards d’USD (soit 3,5% du PIB) devrait donner une impulsion budgétaire aux secteurs non pétroliers au cours des trois prochaines années. En outre, l’intensification des réformes structurelles (assouplissement des exigences en matière de propriété étrangère et de visas) devrait contribuer à attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE).

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre de la stratégie du gouvernement visant à diversifier l’économie en s’écartant du pétrole, à stimuler la croissance du secteur privé et à établir à long terme une économie axée sur le savoir. L’objectif est d’augmenter la part du PIB des secteurs non pétroliers à 80% d’ici 2021 (actuellement les secteurs non pétroliers représentent 70% du PIB total des EAU). Cependant, la diversification du secteur privé reste fortement tributaire des expatriés (80% de la population). Si l’introduction récente des visas de longue durée permettra d’obtenir un plus grand engagement de la part des expatriés hautement qualifiés, l’incitation des populations locales à choisir un emploi dans le secteur privé plutôt que dans la fonction publique (hautement rémunérée) reste faible.

Les recettes fiscales augmenteront dans un contexte d’augmentation des prix pétroliers et après la mise en oeuvre de plusieurs mesures visant à augmenter les recettes non pétrolières (accises, introduction de la TVA depuis janvier 2018).  Bien qu’un assouplissement budgétaire soit en cours pour relancer la croissance économique et accélérer la diversification de l’économie, le gouvernement devrait reprendre la consolidation fiscale dès que la reprise se sera installée. Les Émirats arabes unis peuvent facilement se permettre d’augmenter leurs dépenses publiques, à condition que le prix réel du pétrole soit supérieur à son seuil de

rentabilité fiscal, soit environ 62 dollars le baril. La dette publique est inférieure à 20% du PIB, tandis que les Émirats arabes unis peuvent recourir à d’importants fonds souverains, dont la valeur totale est estimée à plus de 1,2 billion de dollars (environ 290% du PIB).

La balance courante restera excédentaire en 2019 et 2020, les exportations continuant de bénéficier de la hausse des prix du pétrole. Comme le dirham est indexé sur le dollar, la fin du resserrement monétaire américain contient les coûts d’emprunt intérieurs en 2019.

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