Au cours des dernières années, les marges des fournisseurs ont baissé à cause de la hausse des coûts du matériel et du travail, de la plus grande concurrence et de la pression sur les prix de vente.
- Le taux de défaillance reste faible pour le moment
- Processus de concentration en cours dans le segment des fournisseurs
- Risques potentiels élevés pour les acteurs plus petits
Selon l’Union allemande de l’industrie automobile (VDA), la production allemande des voitures pour particuliers a continué sa progression (1,3%) en 2015, à 15,1 millions d’unités. La production intérieure a augmenté de 1,9% et la production étrangère de 1%. Le chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur automobile allemand (producteurs et fournisseurs de pièces) a connu une hausse de 10% sur base annuelle. Entre janvier et août 2016, la production intérieure a grimpé de 2% et les nouvelles immatriculations de 6%. Cela indique que les performances du secteur automobile allemand restent bonnes.
Les fournisseurs automobiles allemands enregistrent toujours des bénéfices. Par ailleurs leur solvabilité et leurs liquidités sont solides. Cependant, au cours des dernières années, les marges ont baissé à cause de la hausse des coûts du matériel et du travail, de la plus grande concurrence et de la pression sur les prix de vente. De plus, les fournisseurs doivent investir dans des filiales de production/d’ingénierie à l’étranger en vue de se rapprocher des fabricants d’équipements d’origine (OEM) qui se sont déplacés à l’étranger. D’importantes dépenses en capital pour la recherche et le développement sont nécessaires pour conserver l’avance sur les concurrents en matière de nouvelles tendances et technologies comme les moteurs électriques, la conduite connectée ou les véhicules autonomes. Pour faire face aux investissements nécessaires, la taille devient un élément crucial. C’est pourquoi on note un processus de concentration parmi les fournisseurs allemands alors que de nouvelles sociétés technologiques font leur apparition sur le marché automobile.
L’endettement général du secteur reste gérable et les banques sont généralement disposées à accorder des prêts. Notre opinion sur les pratiques en matière de paiement du secteur est bonne depuis deux ans et on ne note pas de hausse des avis de non-paiement au cours des 12 derniers mois. Le niveau de non-paiement et de faillites devrait rester stable, voire reculer légèrement, dans les mois à venir, pour autant que les conditions économiques internationales fragiles ne se détériorent pas et que le rebond de la zone euro se poursuive.
Les perspectives sont favorable pour le secteur et notre politique de couverture reste raisonnablement souple, comme en 2014 et 2015, surtout pour les fournisseurs plus importants bien établis qui ont un accès aisé aux marchés des capitaux et affichent un faible risque de défaillance.
Ceci dit, de nombreuses petites entreprises du sous-secteur des fournisseurs pourraient être confrontées à des risques d’exploitation et de crédit plus importants dans le futur à cause de leur faible pouvoir de négociation avec les fabricants d’équipements d’origine ou du fait que ceux-ci cessent de commander. Dans le même temps, la concurrence est intense pour certains segments. Plus de 50% des producteurs de châssis et des fournisseurs de composants électroniques génèrent des recettes inférieures à 50 millions d’EUR. De nombreuses petites entreprises ont des difficultés à financer les investissements nécessaires à leur croissance ou à monter sur la chaîne de valeur.
Ces faiblesses structurelles sont exacerbées par le fait que les performances du marché automobile dépendent de facteurs très volatils, notamment de l’évolution politique et économique (dépenses des consommateurs et comportements de consommation), des prix des matières premières et des taux de change.
Si les performances du secteur automobile allemand restent bonnes, une dégradation des performances économiques et du moral des consommateurs pourrait avoir un impact négatif immédiat sur son chiffre d’affaires. Les petits fournisseurs seraient les plus touchés. Étant donné la vulnérabilité structurelle de ces acteurs, nous estimons les performances du secteur automobile allemand comme «globalement satisfaisantes».
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