La demande domestique d’acier devrait croître de 6,3%-6,5% au cours de l’exercice 2016-2017, grâce à la consommation accrue des secteurs de la construction et des biens d’équipement.
- La consommation domestique d’acier est soutenue par une
croissance robuste - Application de mesures gouvernementales pour limiter les
importations d’acier - Délais de paiement : 60 à 90 jours en moyenne
Selon le Joint Plant Committee (comité mixte industriel, un organe créé par le ministère indien de la sidérurgie), la production indienne d’acier pour l’exercice 2015-2016 (en Inde, les exercices financiers commencent le 1er avril et se terminent le 31 mars) a diminué de 1,9% en glissement annuel, pour s’établir à 90 millions de tonnes. Cependant, la consommation d’acier s’est accrue de 4,5%, à 80 millions de tonnes, stimulée par la demande des secteurs de l’automobile et de la construction (de routes, notamment), ainsi que par l’augmentation des dépenses du secteur public. Les importations enregistrent une hausse de 25,7%, tandis que les exportations ont décliné de 27,1%. Les importations de produits sidérurgiques finis ont représenté 15% de la consommation domestique d’acier, contre un taux moyen de 10% au cours des cinq années précédentes. Comme en 2014, l’Inde a été importatrice nette de produits sidérurgiques finis.
Afin de freiner la hausse des importations et de protéger les sidérurgistes nationaux, le gouvernement indien a pris certaines mesures en 2015 et début 2016: une augmentation de 5% à 12,5% des droits de douane sur l’acier importé, la fixation d’un barème d’importation minimum pour l’acier allant de USD 341 à USD 752 par tonne avec effet à partir de février 2016, et la soumission obligatoire des importations d’acier au régime de certification du Bureau of Indian Standards (BIS). L’initiative a eu pour effet une baisse notable des importations d’acier de 29% en glissement annuel en avril-mai 2016.
Ces mesures visant à limiter les importations d’acier à bas prix ont été bien accueillies par les industriels indiens du secteur qui voyaient depuis deux ans leurs ventes décliner, leurs profits chuter et, dans certains cas, enregistraient des pertes nettes et une érosion de leur valeur nette. Grâce à la baisse des importations et au rebond des prix de ventes de l’acier domestique, il est raisonnable de penser que les volumes de ventes des producteurs vont repartir à la hausse.
La demande domestique d’acier devrait croître de 6,3%-6,5% au cours de l’exercice 2016-2017, grâce à la consommation accrue des secteurs utilisateurs finals comme la construction, les biens d’équipement et les biens de consommation durables. Les efforts du gouvernement en faveur de la croissance infrastructurelle au travers d’initiatives telles que «Housing for All» (des logements pour tous), le développement d’une centaine de «villes intelligentes » et le lancement du Fonds national pour les infrastructures devrait stimuler la demande dans le secteur de la construction. En outre, un environnement inflationniste favorable associé à des taux d’intérêt faibles devrait soutenir la demande de biens d’équipement et de biens de consommation durables.
Tout n’est pas rose, cependant. Les bénéfices de la croissance de la demande domestique risquent d’être contrebalancés par les limites à la hausse des prix dues aux surcapacités sidérurgiques mondiales et aux importations à bas prix. La part des projets suspendus, qui augmente régulièrement depuis juin 2015, atteignait
plus de 12% fin mars 2016. Ces blocages sont en grande partie imputables au secteur privé où plus de 20% des investissements stagnent. Il s’ensuit que les prêts en souffrance de l’industrie sidérurgique auprès de différentes banques ont augmenté, faisant du secteur l’un des plus importants contributeurs aux actifs non productifs en Inde. Du fait du niveau élevé des prêts impayés, les banques rechignent à accorder du crédit aux opérateurs du secteur. Obtenir un financement externe à des conditions intéressantes est un défi pour de nombreuses entreprises sidérurgiques.
En moyenne, les délais de paiement dans le secteur indien de la sidérurgie/métallurgie sont restés inchangés depuis l’an dernier et se font toujours à 60-90 jours. Mais nous avons observé des cas où les conditions de paiement ont été prolongées jusqu’à 180 jours.
Nous avons reçu très peu de demandes d’indemnisation au cours des trois dernières années et, sur la base de notre expérience à ce jour, il n’y aura pas de grand changement dans notre politique de couverture à court terme, car nous ne prévoyons pas d’aggravation majeure des retards de paiement ou des faillites. Néanmoins, nous restons prudents s’agissant de couvrir ce secteur.
Nous appliquons notamment une politique particulièrement prudente à l’égard des négociants et grossistes en acier. Afin d’évaluer avec précision les demandes de limite de crédit, nous exigeons systématiquement des informations financières actualisées et surtout l’historique récent des transactions commerciales avec les acheteurs afin d’apprécier les besoins réels et surveiller tout changement du comportement de paiement. Nous évaluons également la solidité de la relation client–acheteur.
Le principe de la garantie octroyée au fournisseur étant peu usité en Inde, nous avons tendance à convenir de décisions partielles plutôt que d’exiger une garantie qui serait difficile, voire impossible, à obtenir pour le client. Si nous devons restreindre nos décisions, nous expliquons toujours nos motifs de préoccupation et quelles sont les informations dont nous aurions besoin pour reconsidérer notre décision. Par ailleurs, nous déconseillons à nos clients d’allonger leurs conditions habituelles de paiement.