L'enquête Atradius met en évidence les tensions sur la stabilité financière des entreprises d'Europe occidentale.
L'Europe de l'Ouest fait face à sa première augmentation du nombre de défaillances depuis des années. L'année 2019 devrait se terminer avec une hausse de 2,7 % des défaillances, tendance qui devrait se poursuivre en 2020.
Le ralentissement de la croissance économique, l'escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine et l'incertitude qui plane sur les relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE sont les principaux moteurs de la reprise des faillites en Europe occidentale.
Il n'y a pas de fin annoncée aux difficultés du marché mondial que nous connaissons actuellement et les prévisions pour l'année prochaine ne sont pas plus positives. L'environnement économique mondial s'est détérioré et devrait rester difficile au cours des prochains mois. Les défaillances devraient encore augmenter en 2020, ce qui mettra la stabilité financière des entreprises à rude épreuve.
Comme l'a révélé le Baromètre Atradius des pratiques de paiement d'octobre 2019 pour l'Europe de l'Ouest, les entreprises consentent des délais de paiement à leurs clients B2B, beaucoup plus qu’en 2018, pour soutenir la croissance de la demande intérieure et rester compétitives sur les marchés extérieurs.
En moyenne, les fournisseurs interrogés en Europe de l'Ouest ont réalisé 60,4 % de la valeur totale de leurs ventes aux clients B2B à crédit (contre 41,4 % l'an dernier). A titre de comparaison, 67,2% en Europe de l'Est, 50,9% dans les Amériques et 55,5% en Asie-Pacifique (contre respectivement 38,8%, 45,8% et 48,1% l'année dernière).
Toutefois, l'utilisation du crédit commercial en B2B varie considérablement d'un pays à l'autre. Les répondants au Danemark semblent proposer plus facilement du crédit commercial à leurs clients B2B (75,5 % de la valeur totale de leurs ventes B2B ont été effectuées à crédit, contre 61,5 % l'an dernier). Dans les autres pays d’Europe occidentale étudiés, la part des ventes B2B réalisées à crédit varie entre 68,1% en Grèce et 44,6% en France.
En moyenne, près de 30 % du montant total des factures B2B émises par les entreprises interrogées d’Europe occidentale génèrent des retards de paiement. Par pays, ce pourcentage grimpe à 35,1% au Royaume-Uni et 34,8% en Grèce et tombe à 20,3% au Danemark, le plus bas des pays étudiés.
Les conditions de paiement sont demeurées relativement stables, les entreprises hésitant à consentir des délais de paiement plus longs. Comme on pouvait s'y attendre, en raison de l'incertitude persistante entourant les relations futures entre le Royaume-Uni et l'UE et des perspectives défavorables de défaillances qui en découlent pour le Royaume-Uni et l'Irlande, les fournisseurs interrogés dans les deux pays ont raccourci leurs délais de paiement consentis. Au Royaume-Uni, les délais de paiement moyens sont de 20 jours (contre 24 jours l'année dernière) et de 28 jours en Irlande (contre 31 il y a un an).
L’analyse de la solvabilité des acheteurs est l’outil de credit management le plus courant en Europe occidentale. Les données de l'enquête montrent que les entreprises grecques (53 %) effectuent des études de solvabilité beaucoup plus souvent que leurs homologues d'Europe occidentale (35 %). La relance est utilisée par 28% des entreprises d’Europe occidentale interrogées, les entreprises grecques étant les plus actives (39% des répondants en moyenne).
En France
- Le nombre de défaillances devrait augmenter de 3 % en 2019 et la tendance devrait rester la même en 2020, en raison du ralentissement de l'activité économique.
- L’augmentation des retards de paiement qui représentent désormais 32% du montant total des créances B2B (contre 29% dans le reste de l’Europe occidentale) inquiète par ailleurs les entreprises. Cela bien que les délais réels de règlement aient diminué de 3 jours par rapport à 2018 (59 jours contre 62 jours l'année précédente) grâce à des délais de paiement consentis plus longs.
- Les délais de paiement consentis sont restés quasi-stables à 34 jours (33 jours en 2018)
- Un pourcentage plus important d’entreprises (81 %) que dans le reste de l’Europe occidentale (58 %), déclarent avoir été fortement impactées par les retards de paiement dans le développement de leurs activités.
- Le pourcentage du volume total des créances B2B définitivement irrécouvrables a augmenté à 1,9 % (en hausse par rapport à 1,1 % en 2018),mais reste toutefois en deçà de la moyenne de 2,2 % en Europe occidentale.
- Parmi les secteurs les plus dégradés, on peut citer la chimie, les machines, la construction et le transport.
- Enfin, un pourcentage d’entreprises plus élevé (32 %) qu'en Europe occidentale (20 %) a eu besoin de recourir au financement auprès des banques et des factors.
Yves Poinsot Directeur Général d’Atradius France conclut : « En gérant au plus près leurs flux de trésorerie, les entreprises peuvent réduire le risque d'une perte financière dévastatrice, causée par un acheteur défaillant. »
Le Baromètre des pratiques de paiement Atradius d'octobre 2019 pour l'Europe occidentale a été réalisé en Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Irlande, Grèce, Italie, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Pays-Bas et Pays-Bas. Les rapports peuvent être téléchargés dans la section "Publications" de notre site internet.
