Market Monitor Automobile Italie 2019

Market Monitor

  • Italy
  • Automotive/Transport

10 sept. 2019

Les fournisseurs actifs dans les secteurs des pièces de moteurs à combustion et des métaux pour automobiles sont gravement touchés par la baisse de la demande et par le niveau élevé de la concurrence.

  • Une augmentation des faillites attendue dans les années à venir
  • Soutien financier aux petits acteurs à risque
  • Le délai de paiement reste très long par comparaison au niveau international

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Après de bons résultats en 2017, les performances du secteur automobile italien se sont détériorées en 2018 et les perspectives à moyen terme sont plutôt mauvaises, avec un risque de crédit croissant dans le segment des fournisseurs. Les perspectives de performance du secteur ont récemment été revues à la baisse, passant de ‘correctes’ à ‘sombres’.

Après quatre années de croissance, les ventes de véhicules italiens ont baissé de 3,1% en glissement annuel en 2018 et de 3,5% au premier semestre 2019 selon ACEA. L’an dernier, la baisse de la demande intérieure de composants automobiles italiens (-7,5%) a été partiellement compensée par une hausse des exportations (+6,6%), mais cette hausse des exportations a pris fin avec le ralentissement du marché automobile en Europe, touchant principalement les fournisseurs de pièces automobiles italiens orientés vers l’exportation.

Compte tenu de la faible croissance du PIB et de l’incertitude économique accrue, au mieux, les ventes intérieures de voitures stagneront au cours des douze prochains mois. Les ventes de diesel sont affectées par les écotaxes, tandis que les incitations gouvernementales à soutenir les ventes de véhicules à faibles émissions profitent principalement aux ventes de voitures fabriquées à l’étranger.

Une augmentation attendue des faillites de 5%

En moyenne, les paiements dans le secteur automobile italien varient de 60 à 90 jours et de 120 à 150 jours, selon l’acheteur final et selon que les besoins en fonds de roulement peuvent être financés par les banques ou les fournisseurs. Bien que l’expérience de paiement ait été plutôt bonne jusqu’au premier semestre de 2018, les défauts de paiement ont augmenté depuis lors, et augmenteront encore dans les mois à venir. Jusqu’à présent, le taux d’insolvabilité dans le secteur automobile a été faible par rapport à d’autres secteurs, mais on s’attend à ce que les faillites d’entreprises automobiles augmentent d’environ 5% au cours des 12 prochains mois.

Cela affectera principalement les petits fournisseurs automobiles, en particulier ceux qui sont actifs dans le segment des pièces de moteurs à combustion et des métaux automobiles, qui est gravement affecté par la détérioration de la demande intérieure/exportation, la forte concurrence et la fragmentation des réseaux. En 2017, de nombreux petits fournisseurs de deuxième rang ont déjà connu une baisse de leurs ratios de fonds propres, de solvabilité et de liquidité, ce qui a affaibli leur capacité de résistance face au ralentissement actuel du marché. Dans le même temps, les distributeurs/grossistes de pneumatiques sont affectés par une concurrence féroce et un bouleversement continu du marché.

C’est pourquoi nous avons resserré notre politique de couverture pour les fournisseurs automobiles depuis fin 2018, tout en restant neutres pour le segment OEM. Dans le segment des concessionnaires automobiles, la politique de couverture dépend fortement de la force de la marque et de la taille des entreprises.

Des perspectives à moyen terme moroses et de nouvelles faillites d’entreprises à venir

Compte tenu du bouleversement actuel du marché (passage à l’e-mobilité, numérisation), les perspectives à moyen terme du secteur sont plutôt sombres. L’introduction de mesures de réduction des coûts par les OEM accroîtra la pression sur les prix des fournisseurs, ce qui entraînera probablement une détérioration des marges et des délais de paiement encore plus longs.

Alors que les fabricants italiens de premier rang sont généralement reconnus comme innovateurs et technologiquement avancés, ils sont peu capitalisés et très dépendants des banques pour soutenir leurs dépenses d’investissement, ce qui pourrait s’avérer un point faible étant donné les problèmes actuels du secteur financier italien.

Il semble actuellement que de nombreux fournisseurs de deuxième rang de moindre importance, dont les dépenses d’investissement sont faibles, et les producteurs d’articles de faible technologie n’ont pas la capacité de grimper dans la chaîne de valeur, ce qui accroît le risque d’insolvabilité. Pendant la crise économique 2008-2012, de nombreux petits acteurs ont déjà quitté le marché, et il semble que dans le marché actuel, une nouvelle vague de petites entreprises et d’entreprises à faible capacité d’investissement va suivre dans les 2-3 prochaines années.

Dans le même temps, les perspectives de l’aide publique destinée à aider le secteur dans cette période difficile (par exemple, par des programmes nationaux de vente de voitures, des subventions R&D, des allégements fiscaux) sont affectées par les contraintes budgétaires et le niveau élevé de la dette publique.

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