Market Monitor Construction Singapour 2020

La baisse du commerce mondial, les incertitudes permanentes en matière de politique commerciale, la diminution de la demande de la Chine et le ralentissement des TIC ont un impact immédiat sur l’économie de Singapour, axée sur les exportations. La faible croissance du PIB en 2019 et 2020 a affecté l’activité de construction privée dans la Ville-État.

À moyen terme, le secteur de la construction est confronté à un ralentissement prolongé de la croissance. La croissance de la production devrait diminuer pour atteindre 2,7 % en 2020 et 0,5 % en 2021 en termes réels. Les principaux concernés sont les sous-secteurs de la construction résidentielle et commerciale. On observe un ralentissement des projets privés, tandis que les entreprises de construction se heurtent à une concurrence féroce, à des marges plus étroites et à des paiements lents.

Cela dit, les perspectives pour le segment du secteur de la construction publique restent favorables. Les investissements publics dans les infrastructures et les travaux de génie civil restent élevés et devraient se situer entre 27 et 34 milliards SGD par an en 2020 et 2021. Cela profitera principalement aux entreprises multinationales de construction. Plusieurs mégaprojets sont actuellement en cours ou en préparation, notamment la ligne de métro Thomson-East Coast, le nouveau méga-port de Tuas et le terminal 5 de l’aéroport de Changi. Les projets du secteur public devraient représenter 60 % de la demande globale de construction en 2020.

La rentabilité de nombreuses entreprises de construction reste faible et les marges bénéficiaires devraient continuer de se détériorer en 2020. En particulier, les entrepreneurs de PME continuent de souffrir d’un manque de liquidités et d’une détérioration des marges. Cela est dû à un manque de projets, à une concurrence accrue et à des coûts de main-d’œuvre et de location plus élevés.

Les entreprises de construction de Singapour dépendent fortement des banques pour leurs prêts et le financement de leurs projets. Les mesures gouvernementales visant à refroidir le marché immobilier prévoient des critères de prêt plus stricts (tels que des exigences de dépôt plus élevées, des limites inférieures de la valeur du prêt, un droit de timbre supplémentaire et des taux d’intérêt plus élevés) pour les consommateurs privés et les promoteurs.

Le délai de paiement dans le secteur est de 60 à 120 jours en moyenne. Le comportement de paiement s’est lentement détérioré depuis 2017. Les paiements lents dans le secteur de la construction sont passés de 47 % au troisième trimestre de 2019 à 49 % au quatrième trimestre de 2019, principalement en raison des retards de paiement des entrepreneurs spécialisés. Les retards de paiement devraient encore augmenter en 2020, en particulier dans les segments de la construction résidentielle et commerciale. Dans l’ensemble, le taux de défaut prolongé dans l’industrie demeure élevé.

Les défaillances dans le secteur de la construction ont augmenté d’environ 5 % en 2019 par rapport à l’année précédente, et une nouvelle augmentation de 5 % est prévue en 2020. Les entreprises de construction peuvent désormais choisir l’arbitrage en vertu de la Loi sur le paiement des garanties dans l’industrie du bâtiment et de la construction récemment mise à jour (qui met l’accent sur la protection des  débiteurs et le sauvetage des entreprises), plutôt que de recourir à un litige ou à un arbitrage. Bien que cela offre une marge de manœuvre précieuse et une chance de survie pour les PME en difficulté, la lenteur des paiements continue de perturber les entreprises.

En raison de la faiblesse de la demande, de la concurrence féroce, des marges serrées, de la lenteur des paiements et de l’augmentation des faillites, notre politique de souscription reste restrictive pour les segments de la construction résidentielle et commerciale et des matériaux de construction, particulièrement pour les petits entrepreneurs. Cela dit, nous restons généralement ouverts aux entreprises actives dans le secteur de la construction publique.