Market Monitor Agroalimentaire Italie 2019

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  • Food

17 déc. 2019

La valeur ajoutée du secteur italien de l’alimentation et des boissons devrait augmenter de 3% en 2019 et de 1,4% en 2020.

  • Une légère augmentation des retards de paiement attendus

  • Impact limité des tarifs douaniers américains pour le moment

  • Nombre élevé de cas de fraude en 2019

Overview of Italian food sector

Italian food sector expected growth in the coming years

Le secteur alimentaire est l’un des plus importants secteurs italiens et celui-ci a généré un chiffre d’affaires total de plus de 140 milliards d’euros en 2018, soit 8% du PIB de l’Italie. La valeur ajoutée du secteur italien de l’alimentation et des boissons devrait augmenter de 3% en 2019 et de 1,4% en 2020.

Les exportations de produits agroalimentaires ont enregistré une hausse de 1,2% en 2018, à 41,8 milliards d’euros, et de 5,5% au premier semestre 2019, l’UE restant le principal marché. Toutefois, la consommation intérieure a été moins dynamique avec une hausse de seulement 0,8% au troisième trimestre de 2019. La production, la transformation et la vente au détail des produits alimentaires italiens restent très fragmentées, avec un environnement commercial très concurrentiel.

Impact des mesures de rétorsion américaines sur certains segments

Le segment de la viande a bénéficié d’une stabilisation du chiffre d’affaires en 2018 et 2019 après plusieurs années de baisse des ventes entraînée par un changement des habitudes de consommation.

La valeur ajoutée devrait augmenter de 0,9% en 2019 et de 0,2% en 2020. Les transformateurs de viande bovine ont bénéficié d’une légère hausse des prix de vente et de la consommation. Toutefois, l’industrie de la transformation du porc souffre de la hausse des prix des matières premières, déclenchée par l’épidémie de peste porcine africaine et l’augmentation de la demande chinoise.

La valeur ajoutée dans le segment laitier devrait augmenter de 2,5% en 2019 et de 1,5% en 2020. Alors que les entreprises laitières doivent faire face à la hausse des prix du lait en 2019, provoquée par des conditions climatiques défavorables, les prix de vente des produits laitiers (par exemple, le fromage) ont également augmenté. L’introduction récente de droits à l’importation américains sur certains fromages italiens (par exemple le Parmigiano et le Grana Padano) pourrait affecter la tendance positive des exportations observée jusqu’ici. Les droits à l’importation américains pourraient également avoir un impact sur le segment des spiritueux dans le sous-secteur des boissons, alors que le segment du vin n’est pas affecté et continue d’obtenir de bons résultats sur le marché intérieur et à l’étranger.

Actuellement, il est difficile de quantifier le préjudice économique potentiel des droits de douane américains à l’importation pour les entreprises agroalimentaires italiennes. Si les États-Unis représentent 10% du total des exportations alimentaires, l’UE reste de loin le principal marché avec deux tiers de parts de marché, et seuls quelques produits ont été visés par les tarifs douaniers américains jusqu’à présent. Par conséquent, l’impact sur le risque de crédit de certains segments semble pour l’instant assez limité.

Les producteurs et les transformateurs de produits alimentaires sont souvent très bien équipés pour maintenir leurs besoins en fonds de roulement. En raison de ses performances commerciales anticycliques, les prêts au secteur alimentaire restent attrayants pour les banques et autres institutions financières, ce qui leur permet de diversifier leurs investissements en actifs.

La concentration actuelle exerce des pressions sur les petits détaillants en alimentation

En général, le segment du commerce de détail alimentaire au Canada est plutôt résilient avec un cycle de crédit positif, ce qui atténue les risques de difficultés de liquidité. Toutefois, le marché se caractérise également par une forte concurrence, un trop grand nombre d’acteurs et, en moyenne, de petits détaillants en alimentation par rapport aux autres grandes entreprises internationales. En 2019, un processus de concentration a été amorcé, lequel devrait se poursuivre en 2020, et un petit nombre de grands détaillants utiliseront leurs liquidités pour poursuivre leurs investissements et leurs acquisitions afin d’accroître leur part de marché. Ce processus mettra de plus en plus à rude épreuve les petits détaillants dont la capacité à générer des flux de trésorerie est faible. Bien que la rentabilité des entreprises alimentaires italiennes soit généralement faible, les marges bénéficiaires devraient rester stables en 2020, compte tenu également du niveau actuel des prix des matières premières alimentaires. Le décret-loi ‘Article 62’ de 2012 fixe un délai maximum de paiement dans le secteur alimentaire de 30 jours pour les denrées périssables et de 60 jours pour les produits non périssables. Bien que la plupart des entreprises respectent ces conditions, certains acteurs plus faibles prolongent encore les paiements afin de gérer leurs liquidités en cas de difficultés financières. En raison de cette situation et de la morosité de l’économie italienne, nous prévoyons une légère augmentation des retards de paiement en 2020, tandis que les faillites devraient se stabiliser.

 

Notre politique de couverture pour les entreprises italiennes du secteur alimentaire reste généralement ouverte à neutre. Toutefois, nous adoptons une approche plus prudente à l’égard des entreprises à fort effet de levier (en raison d’éventuelles difficultés de refinancement) et des petits et moyens détaillants mal positionnés sur le marché, touchés par la pression concurrentielle croissante des grands détaillants. Nous suivons également de près l’impact du différend commercial opposant l’UE et les États-Unis (par exemple, suite à une nouvelle escalade). Au cours des premiers mois de 2019, nous avons observé un degré élevé de fraudes présumées dans le secteur alimentaire, principalement dans les segments du commerce de gros, de la viande et du poisson. Nous examinons donc de plus près la fréquence des demandes de limite de crédit et la fiabilité de la gestion des entreprises. Les données financières d’une entreprise qui ne correspondraient pas aux niveaux moyens des secteurs et sous-secteurs servent de signal d’alarme.

Performance forecast along Italian food subsectors

 

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