Les Etats-Unis quittent le TPP

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08 févr. 2017

Les États-Unis quittent le TPP – les espoirs de croissance industrielle en Asie réduits à néant ?

Le 23 janvier 2017, le président Donald Trump a rompu officiellement l’adhésion des États-Unis au Partenariat Transpacifique de libre-échange (TPP), un accord commercial signé par douze pays du Pacifique. Certains membres, tels que l'Australie et Singapour, essaient de faire ratifier le TPP en dépit du retrait des États-Unis. Cependant, l'avenir de cet accord commercial est à l'heure actuelle incertain, étant donné que les États-Unis à eux seuls représentent plus de 60% du PIB total des signataires.

La décision des États-Unis pourrait impliquer de profondes incertitudes économiques et stratégiques pour certaines économies et certains secteurs de la région Asie-Pacifique.

Australie et Nouvelle-Zélande : Ce sont principalement les producteurs et les exportateurs du secteur agroalimentaire qui auraient profité d'un meilleur accès aux marchés du TPP.

Japon : Les constructeurs automobiles sont confrontés à un recul sur le plan des opportunités de croissance à long terme. Dans le cadre du TPP, ils auraient bénéficié d'un plus grand accès au marché américain, notamment en fabriquant des véhicules à destination des États-Unis, pour lesquels la plupart des pièces automobiles proviendraient de sources asiatiques (moins coûteuses).

Malaisie : Le TPP prévoyait un meilleur accès au marché américain et aux autres marchés du TPP pour les exportations d'huile de palme, en raison d'une baisse des droits à l'importation. Cela aurait offert aux entreprises malaisiennes un avantage concurrentiel sur les exportateurs d’huile de palme indonésiens. Dans le même temps, les secteurs manufacturier et textile en Malaisie s'attendaient à ce que l'accès à un grand marché en franchise de droits se traduise par une forte hausse des exportations, et par une hausse des investissements des entreprises étrangères en Malaisie pour établir des succursales.

Singapour : Comme la cité-État est largement tournée vers les exportations, de nombreuses entreprises exportant vers le grand marché américain auraient tiré profit de la suppression des droits de douane sur un plus large éventail de biens que ceux prévus par les accords commerciaux précédents. Les installations portuaires, le transport et le financement du commerce sont autant de secteurs qui auraient largement bénéficié d'un accroissement des flux commerciaux intra-TPP. Le TPP aurait permis aux entreprises de Singapour des secteurs de l'informatique, de la construction et de la consultance de soumissionner d’accéder à des projets publics en Malaisie, au Mexique et au Vietnam par exemple, qui étaient auparavant fermés aux soumissionnaires étrangers.

 

Vietnam : Le pays était censé être un grand bénéficiaire d'un TPP guidé par les États-Unis, ce qui aurait conduit à des perspectives de croissance nettement meilleures à moyen terme. Cependant, le pays a mis en suspens la ratification de l'accord immédiatement après le résultat des élections présidentielles américaines, s'attendant à ce que ces derniers se retirent du TPP. On estime que le PIB du Vietnam aurait augmenté de 10% au cours des dix prochaines années. Une baisse et une suspension des droits auraient stimulé la croissance des secteurs exportateurs, à savoir les secteurs agroalimentaire, textile, ameublement et électronique grand public. Rien que pour les fabricants de textiles/chaussures, un meilleur accès au Japon et aux États-Unis devait entraîner une croissance des exportations d'environ 50% au cours des dix prochaines années. La perte du TPP rendrait le Vietnam encore plus isolé économiquement et encore plus dépendant de la Chine.

 

Chine : Le retrait des États-Unis offre à la Chine, bien qu'elle ne soit pas membre du TPP, une occasion unique de refaçonner les échanges commerciaux et l'ordre économique dans la région Asie-Pacifique, en lançant ses propres accords commerciaux. Pékin promeut déjà activement son propre accord commercial, connu sous le nom de Partenariat économique régional global (RCEP selon son sigle anglais), qui comprendrait plusieurs membres clés du TPP, tels que le Japon et l'Australie.

 

Si le retrait des États-Unis du TPP ne réduit pas à néant les perspectives de croissance des membres du TPP, à court terme, il limite tout de même certaines possibilités de croissance plus rapide car le processus de ratification de l'accord était déjà engagé.