Malgré les bonnes perspectives à court terme, le secteur reste sensible à la volatilité économique mondiale et le Brexit aura sûrement un impact à moyen terme sur le secteur.
- Toujours de bonnes performances, les conséquences du Brexit sont importantes
- Délais de paiement : 60 jours en moyenne
- Difficultés pour les plus petites entreprises de pièces de rechange
Le secteur automobile britannique a connu une croissance pendant quatre ans de suite, notamment grâce à des financements meilleurs marché et plus d’exportations. La production automobile a atteint son niveau le plus élevé depuis dix ans en 2015, avec une augmentation de 3,9% sur base annuelle, à 1.587.677 véhicules. Tant la production automobile intérieure que les immatriculations ont continué leur progression au cours des six premiers mois de 2016.
Selon la société des constructeurs et distributeurs automobiles (SMMT), la production de voitures a augmenté de 13% au premier trimestre de 2016, à 897.157 unités. Les exportations ont quant à elles grimpé de 14,9% et la production pour la demande domestique de 7,1%. Une des principales forces du secteur automobile britannique est sa diversité, avec un mix en termes de volumes, de producteurs premium et spécialisés. La part des véhicules premium et spécialisés, en particulier, a connu une croissance au cours de la dernière décennie, impliquant une demande plus forte des pays en dehors de l’UE. Avec une production automobile en hausse, la demande de composants fabriqués dans le pays par les constructeurs anglais de voitures a également progressé. Aujourd’hui, environ un tiers des composants d’une voiture construite au Royaume-Uni provient du pays.
Les perspectives à court terme restent bonnes. Parmi les constructeurs mondiaux investissant dans la production au Royaume-Uni, on trouve Bentley, Honda, Jaguar Land Rover et MINI - tous avec de nouveaux produits pour les lignes de production dans les prochains mois. Cela devrait avoir un effet positif sur la chaîne d’approvisionnement du secteur. La demande étrangère de véhicules produits au Royaume-Uni devrait rester stable dans les mois à venir. Le marché britannique des nouvelles voitures a augmenté de 3,2% au premier semestre de 2016, avec plus de 1.420.000 nouvelles immatriculations, soit la meilleure performance semestrielle jamais enregistrée. Cette croissance a eu un effet sur tous les types de carburant. La demande du mois de juin a légèrement reculé, avec 0,8% d’immatriculations en moins, ce qui correspond aux prévisions de stabilisation de la croissance du marché. Par ailleurs, les concessionnaires britanniques ont affiché de meilleurs bénéfices. Ceci dit, le secteur de la vente au détail devra relever le défi du nombre croissant de véhicules d’occasion quasi neufs remis sur le marché. L’offre de véhicules d’occasion est en hausse car le marché du neuf l’est également et cela pourrait être à l’origine de marges plus faibles sur les ventes de véhicules d’occasion.
En moyenne, les paiements dans le secteur automobile britannique se font à 60 jours. Les retards de paiement sont rares dans le secteur et, dès lors, nous n’avons constaté aucune évolution des avis de non-paiement dans les derniers mois. Le taux de défaut/d’insolvabilité du secteur automobile est bon par rapport à d’autres secteurs. Tout comme en 2015, notre politique de couverture reste positive à l’égard des principaux éléments du secteur automobile étant donné les bonnes prestations en matière de paiement et d’insolvabilité, ce qui reflète aussi la demande importante de voitures au Royaume-Uni et dans la zone euro.
Cependant, malgré les bonnes perspectives à court terme, le secteur reste sensible à la volatilité économique mondiale et le Brexit aura sûrement un impact à moyen terme sur le secteur. La décision de quitter l’UE a déjà augmenté l’instabilité du taux de change et a affecté la confiance des entreprises et consommateurs britanniques; certaines entreprises reportant à plus tard les décisions d’engager du personnel et d’investir. La croissance du PIB devrait ralentir à 0,6% en 2017, ce qui, associé à l’incertitude à propos du Brexit, pourrait freiner les ventes de voitures dans le pays et affecter les concessionnaires et fabricants dans le courant de l’année prochaine. La dépréciation de la livre va faire augmenter le coût d’importation des véhicules et composants (environ 87% des ventes de véhicules domestiques et 65% des composants automobiles sont importés). Toute hausse importante de coût devrait avoir des répercussions négatives sur les ventes, sauf si les concessionnaires et producteurs sont en mesure d’absorber une partie de cette augmentation, ce qui devrait affecter leurs marges. Les fabricants étrangers de voitures ayant des activités au Royaume-Uni pourraient souffrir d’une détérioration de leurs bénéfices et d’une dépréciation de leurs actifs.
Pour le moment, il faudra voir quelles seront les véritables implications du Brexit sur les producteurs automobiles britanniques. Lorsque le pays aura quitté l’UE, les tarifs européens à l’exportation pourraient rendre la fabrication de voitures au Royaume-Uni plus chère. Aujourd’hui, 57% des voitures fabriquées au Royaume-Uni sont exportés vers des pays de l’UE. En plus des perturbations possibles des échanges, le secteur pourrait aussi perdre les avantages provenant des fonds européens pour la recherche et le développement de la fabrication.
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