Tendances de l'industrie automobile en France – 2021

Market Monitor

  • France
  • Automotive/Transport

29 nov. 2021

En 2022, les retards de paiement augmenteront dans l'industrie automobile française, et les défaillances d'entreprises pourraient fortement croître chez les petits fournisseurs.

 

 

IT France automotive Credit Risk

 

Après s'être contractée de 27,5 % en 2020, la production automobile française ne devrait rebondir que de 8,5 % en 2021, la pénurie actuelle de semi-conducteurs ayant un impact sur la production.

 

IT France automotive output

 

Les fabricants d'équipements d'origine (OEM) et les grands fournisseurs de niveau 1 continuent d'obtenir de bons résultats dans l'environnement de marché difficile actuel et restent financièrement solides. La situation est toutefois différente pour les fournisseurs de niveau 2 et 3, qui ont dû faire face à des problèmes de liquidités liés à la baisse des ventes en 2020. La pénurie de puces ayant perturbé la chaîne d'approvisionnement, les entreprises de ce segment sont confrontées à un manque de fiabilité dans la planification de leur activité. En outre, les fournisseurs souffrent de l'augmentation du coût des matières premières (par exemple, les métaux et les plastiques) et de la hausse des prix de l'énergie. Tout cela a un effet négatif sur les flux de trésorerie et les marges de nombreuses entreprises de niveau 2 et 3, ce qui n'est que partiellement atténué par le soutien continu du gouvernement (ex. les programmes de chômage technique réduisant la masse salariale).

Dans le sous-secteur des concessionnaires automobiles, les entreprises vendant des voitures d'occasion et des véhicules électriques sont en mesure de maintenir leurs marges bénéficiaires. Toutefois, l'ensemble du segment est affecté par les retards dans les livraisons de voitures neuves et la baisse de la demande des entreprises. En outre, les équipementiers réduisent leurs réseaux de vente.

Les paiements dans l'industrie automobile française sont effectués en 60 jours en moyenne, et le nombre d'impayés et de défaillances a diminué depuis la propagation de la pandémie de COVID-19 au début de 2020, car le soutien massif du gouvernement (dépenses fiscales et allègements fiscaux) a renforcé la solidité financière des entreprises. Cependant, les retards de paiement augmenteront en 2022, et les défaillances d'entreprises pourraient augmenter jusqu'à 50% dans les 12 prochains mois, affectant principalement les fournisseurs de niveau 2 et 3, de petite et moyenne taille. Le risque de crédit à court terme dans ce segment dépend largement de la durée de la pénurie actuelle de semi-conducteurs et de l'évolution future des prix des matières premières.

En raison de la transition actuelle vers l'e-mobilité, les petits fournisseurs qui dépendent fortement des moteurs à combustion (ex. les fonderies) devront très probablement quitter le marché dans les années à venir. Notre position en matière de souscription reste généralement restrictive pour les fournisseurs de niveau 2 et 3 et les concessionnaires automobiles.