Forte augmentation prévue des défaillances en 2020 suite à la crise du Covid-19
- Les économistes d’Atradius anticipent une forte augmentation de 26% des défaillances dans le monde en 2020 conséquence de la récession économique mondiale provoquée par les effets de la crise du COVID-19.
- Les défaillances augmenteront dans tous les pays, mais la mise en œuvre de mesures fiscales et la suspension temporaire des procédures de dépôt de bilan dans certains pays, contiendront l’augmentation des défaillances.
- Hong Kong, la Turquie et les États-Unis se distinguent comme les pays affichant la plus forte augmentation annuelle des défaillances en 2020 prévue. En Europe, le Portugal et les Pays-Bas comptent parmi les pays où le nombre de faillites devrait le plus fortement augmenter.
La pression s’étant atténuée autour des négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine et après la sortie de l’ornière de la production industrielle mondiale, l’année a commencé de façon relativement positive. Toutefois, la pandémie de COVID-19 a anéanti les espoirs naissants d’une reprise. Le PIB mondial devrait se contracter de 4,5 % par rapport à l’année dernière, rendant cette récession plus forte que celle de 2009. La Chine est le seul grand marché susceptible d’échapper à la récession. En tête de la courbe épidémique, la Chine a ressenti l’impact économique le plus important au premier trimestre 2020, tandis qu’au deuxième trimestre, l’activité économique a rebondi de 3,2 %. Pour la plupart des autres régions, c’est au deuxième trimestre que la récession a été la plus forte. On peut s’attendre à une reprise au cours du second semestre de 2020, en anticipant que les mesures de dé confinement s’effectueront progressivement, ce qui pourrait créer un « effet de report » positif pour 2021. La reprise en 2021 est toutefois incertaine. Elle dépendra du développement et de l’administration d’un vaccin ou, indirectement, d’un état du monde dans lequel les effets de la distanciation sociale sur les activités économiques seront surmontés.
L’importance de la récession économique variera selon les pays en fonction de divers facteurs. Tout d’abord, la récession économique devrait être la plus forte dans les pays où les mesures de confinement sont plus longues et plus strictes. Ces verrouillages empêchent la production et la consommation de produits et de services. De plus, la demande peut être liée à la perte de revenu des salariés, et l’incertitude économique augmenter la propension à épargner.
La France et l’Espagne sont gravement touchées par le virus et ont mis en place des mesures de confinement longues et strictes. Ces pays devraient enregistrer une forte contraction de leur PIB en 2020.
Par ailleurs, la structure sectorielle est importante. Les pays d’Europe du Sud comme l’Espagne, l’Italie, la France, le Portugal et la Grèce sont plus exposés à la crise actuelle, car leur activité économique dépend fortement du tourisme et des activités de services en forte baisse suite à la pandémie du Covid-19. Parmi ce groupe de pays, la Grèce présente les meilleures perspectives, car elle a, jusqu’à présent, mieux réussi à contenir la propagation du virus.
Les pays d’Europe du Nord devraient quant à eux connaître des contractions plus faibles. L’Allemagne, le Danemark, l’Autriche et les Pays-Bas sont moins dépendants du tourisme et ont mieux réussi à contenir la transmission du virus, leurs économies semblant mieux s’adapter aux restrictions de distanciation sociale.
La Suède devrait connaître la contraction du PIB la plus faible de tous les pays que nous avons analysés. En effet, le gouvernement a choisi de laisser se diffuser le virus. Par conséquent, l’activité économique est peu ralentie. Malgré cette approche étonnante, l’économie suédoise va malgré tout être en récession en 2020. L’une des raisons est que les personnes, en particulier celles des groupes à risque tels que les personnes âgées, réduisent volontairement leurs dépenses. Par exemple, ils choisissent de ne pas aller dans les cafés et les restaurants, car ils risquent de contracter le virus. Une autre raison pour laquelle la Suède n’a pas été en mesure d’éviter entièrement une récession est qu’elle est exposée par les liens commerciaux et financiers au choc négatif provenant du reste de l’Europe.
Le Royaume-Uni se distingue comme le pays d’Europe du Nord avec la plus forte contraction de PIB. Comme en Suède, le gouvernement britannique a d’abord préconisé une politique d’« immunité » par circulation du virus. Cependant, l’économie a été forcée à un confinement strict car il est devenu évident que le système médical ne pouvait pas faire face au taux élevé de contamination du pays. Ce qui complique encore la situation, c’est que l’économie souffre d’une grande incertitude liée au Brexit. Le Royaume-Uni et l’Union européenne tentent de conclure un accord sur une future relation politique et commerciale avant la fin de cette année, mais sa finalisation reste très incertaine.
En dehors de l’Europe, les États-Unis, le Japon et l’Australie ont des perspectives plus positives que la plupart des pays européens. Les États-Unis, bien que gravement touchés par la pandémie du COVID-19 (le nombre de nouveaux cas continuant d’augmenter en juillet), ont moins ralenti leur activité économique. En outre, il est probable que la population ait moins diminué sa consommation qu’en Europe, l’administration américaine ayant envoyé des signaux plus faibles quant à la gravité de la crise.
L’Australie se classe parmi les pays développés les plus performants. C’est un exemple de premier plan pour le succès du confinement et la maîtrise de la circulation du virus, mais l’économie australienne est toujours vulnérable en raison de sa dépendance du tourisme et des exportations vers l’Asie du Sud-Est.
Enfin, le Japon est relativement plus vulnérable que les deux pays précédents, car son approche mixte de restrictions strictes au début de la crise suivie d’un relâchement prématuré et d’une deuxième vague significative des infections auront tous deux un impact négatif sur l’activité économique. Le PIB du Japon devrait enregistrer une contraction de 6 % en 2020. Nous prévoyons une reprise partielle en 2021 (croissance de 2,8 %), car le redémarrage des contaminations pèsera sur les échanges domestiques et internationaux.
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