Perspectives du secteur de la Chimie en France 2022

 

La plupart des entreprises sont capables de faire face aux conditions difficiles du marché

En 2021, la production chimique française a augmenté de plus de 5%. Cependant, depuis le deuxième trimestre 2022, la production et les ventes sont confrontées à une baisse de la demande des principales industries acheteuses et à une forte augmentation des prix des matières premières et de l'énergie. En outre, les coûts de transport élevés pèsent sur les finances des entreprises.

Tout cela exerce une forte pression sur les marges et les flux de trésorerie des entreprises. Le segment des peintures et revêtements souffre de la combinaison des prix élevés de l'énergie et de la baisse de la demande dans les secteurs de l'automobile, de l'aéronautique et de la construction. Dans le sous-secteur de l'agrochimie, la forte augmentation des coûts de l'énergie et des matières premières a entraîné une forte réduction de la production de certaines entreprises. Cela dit, le sous-secteur des produits chimiques de base se compose principalement de grandes entreprises bénéficiant d'une bonne intégration amont/aval et reste résilient dans la situation actuelle. De nombreux producteurs actifs dans le segment des savons et détergents sont en mesure de répercuter la hausse des prix des matières premières sur leurs clients.

 

 

Le délai de paiement dans le secteur est d’environ 60 jours en moyenne sur le marché intérieur, tandis qu’ils peuvent être plus longs à l'export. Le comportement de paiement a été bon au cours des deux dernières années, avec un nombre historiquement bas de retards de paiement. Cependant, comme les coûts énergétiques très élevés affectent négativement les marges et fragilise la situation de trésorerie des entreprises, nous prévoyons que les retards de paiement augmenteront d'environ 30% au cours des 12 prochains mois. Cela dit, nous prévoyons seulement une légère augmentation des faillites d'environ 1%. De nombreuses entreprises du secteur de la chimie sont des acteurs importants et financièrement solides, capables de faire face à un environnement de marché difficile. Par conséquent, nous continuons d'évaluer la situation du risque de crédit du secteur de la chimie français comme "passable". En outre, le gouvernement français continue de soutenir les entreprises touchées par les prix élevés de l'énergie. Une proposition visant à doubler l'aide aux entreprises à forte consommation d'énergie est actuellement en discussion. Le gouvernement pourrait également se porter garant des contrats énergétiques.

Cependant, les mesures étatiques vont également poser des défis dans les années à venir, car le gouvernement français prévoit de réduire les émissions causées par l'industrie chimique de 26% en 2030 par rapport à 2015. Afin d'atteindre cet objectif, un niveau élevé de dépenses et d'investissement est nécessaire. En particulier, le segment des plastiques est confronté à la nécessité d'une transformation rapide en raison des réglementations environnementales, par exemple l'interdiction européenne des plastiques à usage unique.