L'Amérique Latine est à l'avant-garde de la transition énergétique. Cependant, malgré un énorme potentiel dans d'autres sources d'énergie verte, elle mise principalement sur l'hydroélectricité.
Résumé
L'Amérique latine est à l'avant-garde de la transition énergétique. Elle possède le mix électrique le plus propre du monde. Mais elle mise principalement sur l'hydroélectricité, qui est sensible à la modification des cycles de pluie. La région dispose d'un énorme potentiel dans d'autres sources d'énergie verte, comme le soleil, le vent et la géothermie. Pour rester un leader de l'électricité propre et atteindre des émissions nettes nulles en 2050, elle doit intensifier ses investissements dans ces secteurs. Le financement sera difficile, en particulier pour de nombreux pays des Caraïbes très endettés. Leurs économies sont les plus vulnérables aux chocs économiques et financiers et au changement climatique, et sont les moins à même de s'adapter. Certains pays d'Amérique latine ont fait preuve d'innovation en matière de financement climatique. Cela donne de l'espoir au reste de la région pour financer les investissements dans les mesures d'atténuation et d'adaptation au changement climatique, notamment la transition énergétique. En l'absence de tels investissements, la région risque d'écologiser son bouquet énergétique et de voir sa productivité et sa croissance économique encore plus faibles.
En 2022, la région Amérique latine retrouvera la maigre croissance économique qu'elle connaissait avant la pandémie de Covid-19. Avec une croissance globale du PIB prévue de 2,1 et 2,2 % en 2022 et 2023, la région sera une fois de plus celle dont la croissance est la plus lente au monde, à l'exception de l'Europe de l'Est touchée par les conflits. Cette situation reflète un environnement extérieur moins favorable, de fortes pressions inflationnistes, un resserrement monétaire et une incertitude politique. L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 aggravera ces facteurs. Cela est particulièrement vrai pour les pays importateurs de produits de base dans les Caraïbes et, dans une moindre mesure, en Amérique centrale. En revanche, les pays exportateurs de matières premières, en particulier l'Amérique du Sud, seront moins touchés par le conflit Russie-Ukraine.
Points clés
- L'Amérique latine a connu un rebond étonnamment fort - bien qu'inégal - après la profonde contraction induite par le Covid-19. Les taux de vaccination parmi les plus élevés du monde y ont contribué.
- Toutefois, à l'avenir, la croissance économique retrouvera sa trajectoire de croissance lente. Cela reflète surtout les obstacles structurels qui maintiennent la productivité à un faible niveau. Cela souligne la nécessité de réformes structurelles. Cependant, l'incertitude politique qui règne dans de nombreux pays rend les perspectives de ces réformes peu favorables au cours de la période de prévision.
- La vulnérabilité au changement climatique ajoute aux défis auxquels la région est confrontée. Des phénomènes météorologiques plus extrêmes, tels que les ouragans, les inondations et les sécheresses, ont déjà un impact sur les infrastructures de la région, sur l'agriculture et le tourisme, sur la production d'électricité et, par conséquent, sur l'activité économique de la région.
- La région est à l'avant-garde de la transition énergétique, principalement axée sur l'hydroélectricité. Mais la transition énergétique de l'Amérique latine perd de son élan, les plus grands pays de la région allant dans la direction opposée. La région doit intensifier ses investissements dans d'autres sources d'énergie verte, telles que l'éolien et le solaire, pour atteindre des émissions nettes nulles d'ici à 2050 et éviter une croissance encore plus faible.
