Pratiques de paiement - Agroalimentaire - France 2022

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28 nov. 2022

Le Baromètre des Pratiques de Paiement d'Atradius est une enquête annuelle sur les pratiques de paiement entre entreprises (B2B) sur les marchés du monde entier.

Principaux résultats du Baromètre des Pratiques de Paiement du secteur de l'agroalimentaire en France 2022

La politique libérale de crédit commercial donne un coup de pouce aux ventes B2B

Les ventes à crédit ont augmenté de manière significative dans l'industrie agroalimentaire française afin de répondre à la demande croissante des clients B2B dans un contexte d'assouplissement du confinement lié à la pandémie. 51 % des entreprises interrogées ont déclaré avoir vendu davantage à crédit, contre 40 % l'année dernière. Un autre facteur clé a été l'adoption d'une politique de crédit commercial plus libérale, qui a conduit à une augmentation moyenne de 20 % des ventes facturées aux clients B2B par rapport à douze mois auparavant. Les délais de paiement se sont allongés et sont désormais de deux mois en moyenne à partir de la facturation, soit dix jours de plus que l'année dernière.

Cette politique libérale de crédit commercial été appliquée dans l'industrie agroalimentaire française, tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Elle a été introduite principalement en réponse à la demande des clients B2B qui souhaitaient un délai de paiement supplémentaire afin d'améliorer leurs liquidités. Les conditions de paiement étaient le plus souvent fixées en fonction des conditions reçues de leurs propres fournisseurs. L'avantage de cette démarche a été de réduire la nécessité de rechercher des financements externes, avec la charge que cela implique en termes de frais financiers.

Série de mesures visant à réduire les tensions de trésorerie

La mise en œuvre d'une politique de crédit commercial plus libérale présente le risque que les entreprises aient un niveau plus élevé de créances, avec un risque accru de retard ou de non-paiement par les clients B2B. Notre enquête a révélé que les entreprises de l'industrie agroalimentaire française utilisaient un large éventail de mesures pour atténuer cette situation, principalement dans le cadre de la rétention interne et de la gestion du risque de crédit client. Une tactique populaire dans le secteur consistait à offrir des remises pour le paiement anticipé des factures.

Une autre stratégie a consisté à renforcer les procédures de recouvrement au cours des douze derniers mois, principalement en confiant les factures impayées depuis longtemps et les comptes problématiques à des agences spécialisées. Certaines entreprises de l'industrie agroalimentaire française ont également essayé de maintenir des liquidités en retardant les paiements à leurs propres fournisseurs et en conservant plus de liquidités pour les utiliser dans l'entreprise. Il a également été constaté que de nombreuses transactions B2B dans ce secteur impliquaient des paiements en espèces, une politique très répandue lors de la vente de produits hautement périssables.

 

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Les problèmes de liquidités conduisent à recourir une assurance-crédit

Tous ces efforts visant à réduire le risque de crédit client et à maintenir la trésorerie ont eu un certain succès dans l'industrie agroalimentaire française. La proportion de créances impayées a diminué de manière significative, s'établissant désormais à 44 % de la valeur totale de toutes les ventes aux clients B2B. Une amélioration similaire a été enregistrée en ce qui concerne les créances douteuses, avec un chiffre réduit à 8 % de la valeur totale de toutes les ventes. Bien qu'il s'agisse de tendances positives, les chiffres suggèrent que la situation financière globale du secteur reste très tendue.

Cela peut expliquer pourquoi 45 % des entreprises interrogées dans l'industrie agroalimentaire française reconnaissent les inconvénients de la gestion interne du crédit, notamment le risque d'une perte de trésorerie importante, impliquant une menace potentielle en termes d'insolvabilité. L'une des conséquences de cette évolution est un intérêt croissant pour l'utilisation de l'assurancecrédit comme moteur de la croissance des entreprises. Cela couvre généralement 90 % de la valeur de la facture, et le le règlement des factures prend beaucoup moins de temps qu'avec d'autres outils concurrents.

Perspectives 2023 : pessimisme concernant la pandémie et le DSO

La principale préoccupation pour les entreprises de l'industrie agroalimentaire française est la poursuite de la pandémie. Elles craignent que cela ne prolonge le ralentissement économique mondial actuel, entravant le rebond de nombreuses industries connexes, allant même jusqu'à déclencher des manques de liquidités qui conduisent les entreprises à être défaillantes. Il n'est donc pas surprenant de constater une baisse de confiance dans la croissance des entreprises. 20 % des entreprises interrogées dans le secteur ont déclaré avoir une vision négative de l'avenir, contre 7 % seulement l'année dernière.

Les entreprises de l'industrie agroalimentaire française ont également fait part de leurs inquiétudes concernant les pratiques de paiement des clients et le délai de recouvrement des créances (DSO). Alors que 53 % des entreprises interrogées ont déclaré anticiper une détérioration significative du DSO, trois fois plus d'entreprises que l'année dernière s'attendent à une détérioration du comportement de paiement des clients B2B. Cela rejoint les conclusions de notre enquête selon lesquelles de nombreuses entreprises s'orientent vers l'utilisation de l'assurance-crédit pour réduire leur DSO et améliorer leur trésorerie plutôt que de gérer le risque de crédit des clients en interne.

 

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